Ceux qui aiment croire aux rumeurs de transaction les plus folles seront sans doute déçus, mais la réalité est pourtant limpide: oui, Carey Price fait toujours partie des plans du Canadien de Montréal.

Voilà, entre autres, ce qu'a fait savoir le directeur général Marc Bergevin, lundi, au moment de livrer ses impressions sur la saison 2013, devant plusieurs membres des médias réunis au centre d'entraînement de Brossard.

Le dirigeant du CH a eu à répondre à bien des questions concernant les récentes performances de son gardien-vedette, souvent critiqué au cours des dernières semaines. De toute évidence, il n'est pas prêt à appuyer sur le bouton de panique à propos de son homme à 39 millions de dollars.

«Il ne faut pas oublier que Carey Price a 25 ans, a tenu à dire Bergevin. En tant que jeune joueur, c'est plus difficile pour lui, mais je ne suis pas inquiet du tout. C'est certain que Carey a des choses à améliorer, il l'a dit lui-même. Mais je suis à 100% derrière lui et je crois en ses moyens. On va l'appuyer.»

Plusieurs ont montré le gardien d'un doigt accusateur au terme de l'élimination rapide du Canadien en cinq rencontres contre les Sénateurs d'Ottawa, la semaine dernière. Les plus cyniques ont rappelé le dossier du principal intéressé en séries depuis son arrivée dans la LNH, ainsi que sa propension à se faire tout petit quand l'enjeu devient grand.

Mais Marc Bergevin n'est pas ébranlé. Loin de là.

«Carey sait qu'il doit atteindre un autre degré dans sa progression... Ce n'est pas un problème à mes yeux. De tous les joueurs au hockey, c'est le gardien qui est le dernier à atteindre son plein niveau de maturité. Moi, tout ce que je peux faire, c'est de croire en lui. Carey a fait face à la musique [samedi], il a admis qu'il doit être meilleur que ça. Il aurait pu être plus efficace et il le sait... La deuxième partie contre les Sénateurs, il a très bien joué. La première, il a laissé passer des tirs qu'il aurait aimé revoir.

«Cette saison, il a connu des bons matchs et des moins bons matchs. Mais c'est plus facile de critiquer un gardien. Un gardien qui laisse passer un mauvais but, ça paraît, c'est évident pour tout le monde... Un mauvais but est un mauvais but. Même si t'as une bonne défense, ça ne change rien. Tu ne peux pas camoufler des mauvais buts.»

Puisque Price est ici pour y rester, selon Marc Bergevin, il reste à voir ce que le Canadien va tenter de faire pour mieux l'entourer. Bergevin n'a fermé la porte à aucune solution... incluant la possibilité de se charger des courses, puisque le jeune homme n'est pas friand des foules et de la célébrité, comme il l'a laissé savoir samedi. «Je peux peut-être lui proposer de faire son épicerie à sa place!», a lancé le DG. À la blague, on présume.

Sinon, Bergevin a vu la même chose que tout le monde: son club, pourtant presque parfait en début de saison, s'est mis à piquer du nez vers la fin.

«Oui, on a eu une baisse de régime en fin de saison... On a obtenu notre place en séries à Buffalo [le 11 avril], et la descente a commencé tout de suite après, avec le match à Toronto... Carey a eu des ennuis contre les Leafs ce soir-là, c'était clair, ça a commencé là. Toutes les équipes ont des périodes difficiles, la nôtre a commencé là.»

Ce Canadien de 2013, qui a surpris un peu tout le monde avec une deuxième place dans l'Est, sera attendu au détour en octobre, et ça, le directeur général le sait trop bien. «Ce sera plus difficile la saison prochaine, c'est certain. Les attentes sont toujours plus élevées. Il faut qu'elles le soient.»

Enfin, Marc Bergevin ne semblait pas trop enclin à jaser de sa nomination au titre de DG de l'année. Il sera en compétition avec Bob Murray, des Ducks d'Anaheim, et Ray Shero, des Penguins de Pittsburgh, pour cet honneur. «J'ai jamais gagné aucun trophée comme joueur, j'imagine que je devais être DG pour avoir la possibilité de gagner quelque chose...»