Dans leur bilan de fin de saison, des directeurs généraux comme Mike Gillis (Vancouver) et Craig MacTavish (Edmonton) ont exprimé la volonté d'ajouter du poids à leur formation afin de mieux encadrer leurs plus petits attaquants.

Qu'en est-il du Canadien?

«Je crois à l'équilibre, a répondu Marc Bergevin. C'est vrai que notre équipe est petite, mais elle est rapide et elle est jeune. On ne change pas la constitution d'une équipe du jour au lendemain. Il y a 29 autres équipes qui cherchent à être grosses, rapides et puissantes, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

«On ne peut pas gagner avec seulement des gros, ni seulement des petits. L'équilibre est important.»

Bergevin a souvent mentionné le nom de Brendan Gallagher lors de sa conférence de presse. Voilà l'exemple-type d'un «petit joueur qui joue gros» sur lequel le Canadien est heureux de compter. Mais l'ailier de 21 ans pourra-t-il continuer longtemps à jouer de la sorte sans être appuyé par des coéquipiers de plus gros gabarit?

Aux yeux du DG du Tricolore, c'est une question de caractère.

«Peu importe si l'on est gros, sans caractère on ne connaîtra pas de succès», a indiqué Bergevin.

«Desharnais va rebondir»

À mesure que plusieurs gros joueurs referment l'écart qu'ils affichaient sur le plan de la rapidité, les plus petits doivent trouver une nouvelle façon de se démarquer. Le défi s'est posé de façon claire à David Desharnais cette année: un quelconque relâchement dans son jeu et ses opportunités de créer disparaissaient immédiatement.

Ce qui en a incité certains à dire que Bergevin avait agi trop vite en lui accordant une prolongation de contrat de quatre ans.

«C'est facile à dire après coup, a lancé le DG. David avait connu une très bonne saison l'an dernier et se dirigeait vers une autre bonne saison statistique (au moment de lui faire signer cette prolongation de contrat). Il aurait été admissible à l'arbitrage et ses chiffres le destinaient à quelque chose qui ressemblait à ce qu'on lui a donné.

«Il a été un bon soldat pour nous et il est encore jeune. David sera le premier à admettre qu'il n'a pas performé comme il l'espérait, ou comme on l'espérait. Mais je crois qu'il va rebondir et qu'il sera meilleur.»

D'abord la profondeur

Si les équipes plus lourdes semblent mieux faire leur chemin en séries ce printemps, Bergevin voit une autre tendance claire se dessiner.

«Ce qui est le plus important à mes yeux, et on le voit en séries, c'est la profondeur. Or, on n'apporte pas de profondeur à l'équipe à la date-limite des transactions. Ça se fait par le biais du repêchage.

«Avec le caractère et la vitesse, ce sont là les outils qui peuvent te permettre d'atteindre les plus grands honneurs.»

La profondeur à la ligne bleue a été mise à mal après la perte d'Alexei Emelin qui, justement, était l'un des joueurs du Canadien à pratiquer un style plus robuste.

«Emelin est une part importante de notre équipe et il a créé un vide en se blessant, a concédé Bergevin. Mais d'autres équipes ont continué de gagner malgré les blessures - Ottawa entre autres.

«J'accorde beaucoup d'importance aux défenseurs, on n'en a jamais assez, mais les gars comme lui ne poussent pas dans les arbres.»