Il a fallu une mise en échec pour faire naître une rivalité qui n'existait pas depuis 20 ans.

À n'en point douter, le plaqué du défenseur des Sénateurs Eric Gryba, jeudi soir au Centre Bell, aura eu des répercussions. Sur Lars Eller tout d'abord, qui a subi une commotion cérébrale sur le jeu, et qui pourrait rater le reste de la série. Mais aussi sur les deux clubs, qui ne se détestaient pas vraiment avant ça.

On peut maintenant dire qu'ils se détestent.

C'est sans doute Paul MacLean qui a décoché les premiers tirs jeudi soir, affirmant que c'est plutôt au défenseur Raphael Diaz que revient la responsabilité de la blessure à Lars Eller. Michel Therrien n'a pas apprécié ce matin à Brossard, et quelques minutes plus tard, Paul MacLean en a rajouté une couche après l'entraînement de son club au Centre Bell.

«On a pointé mon joueur du doigt pour avoir fait son travail, a dit le coach des Sénateurs au sujet de Gryba. J'ai dit ce qui s'est passé, je n'ai pas de regret.»

MacLean ne s'est pas non plus excusé pour avoir rappelé combien le hockey se jouait de cette façon dans les années 1960, 1970 ou 1980. «Je crois encore que le hockey se joue de cette façon-là», a-t-il fait savoir.

En attendant de savoir si Eric Gryba sera suspendu ou non (il devait s'expliquer à la ligue ce midi, et c'est possiblement Patrick Wiercioch qui prendrait sa place s'il y a lieu), les joueurs des Sénateurs affirment qu'ils ne vont rien faire de différent en vue du match de ce soir, le deuxième de la série contre le Canadien.

«Il faut continuer avec le même genre d'effort, il faut garder le même style de jeu physique, a expliqué Guillaume Latendresse. On ne va pas changer. C'est certain que si la ligue veut passer un message (avec une décision sur Gryba), ça va peut-être changer le hockey un peu. Mais les gars sont gros et forts, c'est sûr que ce genre de jeu-là, ça va arriver.»

Les Sénateurs s'attendent aussi à une meilleure performance de Carey Price.

«Carey fait partie des cinq meilleurs gardiens de la LNH, a ajouté Latendresse. Un match comme ça, ça arrive à tout le monde. Il peut venir ici ce soir et voler le match, il est tellement bon.»

Enfin, notons que les vilains mots ont commencé à circuler d'un vestiaire à l'autre. Ce matin, l'attaquant Brandon Prust a traité l'entraîneur Paul MacLean de «gros morse aux yeux globuleux».

La réponse de MacLean, quand on lui a fait remarquer que Prust avait choisi des mots peu gentils pour le décrire?

«J'essaie seulement de diriger mon équipe... Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent. Je suis qui je suis, ça ne me dérange pas.»

La suite ce soir...