On entend beaucoup parler des recrues Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk et Jarred Tinordi qui vivront jeudi leur première expérience des séries dans la LNH. Mais ils ne seront pas les seuls.

Même s'il a presque 250 matchs d'expérience avec le Canadien, Max Pacioretty n'a toujours pas vécu l'adrénaline des séries. Inutile de dire qu'il est impatient de montrer de quel bois il se chauffe.

«On reconnaît un joueur à sa façon de jouer en séries et j'espère m'affirmer, a indiqué l'Américain de 24 ans.

«Ça fait des années que j'attends cela. Je suis passé à un but de vivre l'expérience il y a deux ans (NDLR: il se remettait du coup de Zdeno Chara et avait reçu le feu vert pour revenir en deuxième ronde) et j'avais été cédé aux Bulldogs de Hamilton les années précédentes.»

La chance s'offre désormais à lui de vivre l'atmosphère grisante du Centre Bell au printemps, mais aussi d'établir sa réputation en tant qu'attaquant élite de la LNH.

Mais de quel type d'attaquant parlons-nous?

Pacioretty a expliqué mardi qu'il avait apporté cette saison des modifications à son style de jeu. Celles-ci pourraient expliquer pourquoi on sent un décalage entre l'évaluation que Pacioretty fait de sa saison et celle qu'en fait la plupart des observateurs.

«J'ai connu ma meilleure saison à l'attaque et j'ai terminé avec un différentiel de +8 au sein d'une équipe a remporté le titre de sa section», a rappelé Pacioretty, l'auteur de 39 points en 44 matchs.

«L'an dernier j'étais plus unidimensionnel car je fonçais au filet et je marquais des buts de vidange. Or, j'ai ajouté un élément à mon jeu cette année. L'adversaire sait que je ne vais plus seulement foncer au filet comme je le faisais avec Erik Cole. Je suis plus imprévisible car je fais des jeux à partir des coins de patinoire et j'aide mes coéquipiers de cette façon.»

Et si l'ailier de puissance converge moins souvent au filet, c'est peut-être parce que les exigences de l'entraîneur l'amènent ailleurs.

«Le hockey se joue partout sur la patinoire, il ne s'agit pas seulement de se stationner devant le filet adverse. C'est l'entraîneur qui me l'a fait comprendre.

«Les bons joueurs sont en mesure d'être efficaces à la fois en périphérie et dans les espaces restreints, et je dois encore trouver l'équilibre entre les deux», a-t-il ajouté.

Confondre les sceptiques

Pacioretty veut non seulement établir son statut personnel, mais aussi faire taire ceux qui croient que le deuxième rang du Canadien dans l'Est n'est pas le reflet de sa véritable valeur.

«Il y a encore des gens qui ne croient pas en notre équipe même si nous avons remporté le titre de section, dit-il. C'est correct, même que j'aime mieux que ce soit ainsi. C'est une motivation supplémentaire que de vouloir confondre les sceptiques.»

Chose certaine, le CH accueille volontiers ce deuxième rang car il vient avec de petits bénéfices reliés au fait d'affronter les Sénateurs d'Ottawa.

«On passe quelques jours à la maison avant que ça commence, nous n'avons pas à prendre l'avion pour aller à Ottawa et nous allons maintenons l'avantage de la patinoire, a souligné Pacioretty. Les choses sont donc bien tombées.

«Mais ça n'empêche pas qu'on doit jouer de la bonne façon si l'on veut connaître du succès.»

Deux styles similaires

En effet, le Tricolore devra trouver le moyen de battre des Sénateurs particulièrement coriaces.

«Ils appliquent leur système à la lettre et, à vrai dire, notre façon de jouer est similaire à la leur. On fait une guerre d'usure à l'adversaire durant 60 minutes et c'est ce qui a fait notre succès. On sait que les matchs seront serrés et, espérons-le, que les pointages demeureront bas.»

Maintenant flanqués de Rene Bourque, Pacioretty et son centre David Desharnais risquent d'être opposés aux plus gros défenseurs adverses.

«Les autres équipes ont pris cette habitude-là et la tendance s'est accentuée à mesure que la saison a progressé, soutient Pacioretty. Espérons que les confrontations nous serons favorables lors des matchs à domicile. Mais nous savons que nous devons jouer de façon robuste au sein de notre trio. Bourque et moi devrons faire de l'espace pour Davey.»