Pendant qu'une controverse de gardiens de but menace de poindre chez le Canadien, chez le Lightning de Tampa Bay on espère avoir réglé le problème d'instabilité devant le filet.

Ben Bishop s'est vu confier le poste de gardien no 1 depuis que le Lightning l'a obtenu des Sénateurs d'Ottawa, le 3 avril dernier. L'ancien du Canadien Mathieu Garon, lui, est le no 2... en attendant qu'Anders Lindback se remette de sa blessure à la partie supérieure de la cheville.

«Ben est notre homme de confiance, même si ça ne veut pas dire que Mathieu ne jouera pas d'ici la fin», a indiqué l'entraîneur-chef du Lightning Jon Cooper après l'entraînement matinal des siens, jeudi, à quelques heures du match contre le Tricolore au Centre Bell.

Depuis la transaction, Bishop a amorcé sept des huit matchs que la formation de Tampa a disputés avant de s'amener à Montréal. Garon a obtenu l'autre départ, celui de samedi dernier, après avoir pris part à deux périodes et à la prolongation la veille, en relève à Bishop.

«Je comprends la situation, c'est quelque chose que j'ai déjà vécu dans le passé, a commenté Garon, jeudi midi. C'est certain que ce n'est pas évident. Ce n'est pas amusant de vivre une telle situation, mais il faut en faire abstraction et continuer de faire ses affaires.»

En ce moment, Garon doit continuer à travailler pour le bien de l'équipe tout en pensant à sa situation personnelle. Il est d'ores et déjà acquis que le vétéran de 35 ans devra se trouver une autre équipe lorsqu'il deviendra joueur autonome sans compensation, cet été.

«On m'a déjà dit que je ne reviendrais pas, alors pour moi il s'agit de continuer à travailler fort et quand va arriver le mois de juillet, on espérera pouvoir obtenir un contrat avec une autre équipe», a affirmé Garon qui, globalement, a une fiche de 5-9-2 avec une moyenne de 2,90 et un taux d'arrêts de ,897 cette saison.

«La situation n'est pas idéale pour lui, a convenu Cooper. Par contre, il y a probablement plusieurs directeurs généraux qui l'ont à l'oeil et qui se disent qu'il est un gardien capable de bien faire dans cette ligue. Je suis sûr qu'il va y avoir de l'intérêt pour lui.

«C'est une situation difficile pour tout le monde, a par ailleurs déclaré l'entraîneur du Lightning en parlant de la situation des gardiens chez le Lightning. Mais tout le monde agit de manière professionnelle, et réalise que même si nous pratiquons un sport d'enfants, le hockey est une question d'affaires aussi. Mathieu nous permet d'avoir de la profondeur. Nous avons un gardien (Lindback) qui pourrait ne plus jouer cette saison, mais nous avons quand même un bon duo en son absence.»

Si la transaction impliquant Bishop fait que Garon y perd au change, le Lightning estime y gagner. Tout comme le principal intéressé. Certes, Bishop a troqué une équipe - les Sénateurs - qui semble destinée à participer aux séries pour une formation qui est sur le point d'être éliminée. Mais il estimait qu'à 26 ans, il était temps pour lui de se retrouver dans un contexte où il pourra jouer plus souvent.

«C'est difficile de se retrouver dans une situation où les chances de se qualifier pour les séries ne sont pas les meilleures, mais ça fait partie du jeu. La situation présente va être meilleure pour ma carrière à long terme», a noté Bishop, qui a un dossier de 2-3-2 avec une moyenne de 3,13 et un taux d'arrêts de ,916 depuis son arrivée à Tampa.

«Je dois donner beaucoup de crédit à Bryan Murray (le directeur général des Sénateurs) de m'avoir échangé à un endroit où j'aurais l'occasion de jouer. Il m'avait dit, tout au long du processus, qu'il ne m'enverrait pas quelque part où je me retrouverais dans un cul-de-sac. Je le remercie, ainsi que Steve Yzerman (DG du Lightning) de m'avoir donné une bonne opportunité ici. C'est valorisant.»

«L'acquisition de Ben à la date limite des échanges est un boni pour nous, a souligné Cooper. Ç'a fait mal de perdre (l'attaquant) Cory Conacher, mais ce sera probablement plus facile de combler le vide à ce poste que ça l'aurait été devant le filet.»