«On va essayer de trouver la bonne baguette magique. Les miracles, ça n'arrive pas juste à l'église et dans les hôpitaux...»

Voilà qui résume assez bien l'état d'esprit de l'entraîneur des Flames de Calgary, Bob Hartley.

Ce Franco-Ontarien d'Hawkesbury entend déployer tous les efforts pour sortir son club du marasme, mais il est conscient du défi qui l'attend.

Les Flames, l'Avalanche et les Panthers se partagent le dernier rang au classement général. Calgary a une fiche de 14-21-4 et n'a remporté que trois de ses dix derniers matchs.

«On s'y attendait, dit-il, au bout du fil. On avait un plan A et un plan B. Le plan A n'a pas fonctionné, alors il a fallu rajeunir. Ce sont des cycles. Edmonton, Pittsburgh et Chicago l'ont vécu, plein de clubs sont passés par là.»

Une relève douteuse

Le problème, c'est que la relève est plutôt mince. Les Flames ont un club vieillissant malgré les récents échanges et il n'y pas vraiment d'espoirs de premier plan dans les mineures. On entretient encore de gros doutes sur le premier choix de l'an dernier, Mark Jankovski. Et Sven Baertschi a été blessé et il n'a rien cassé.

Les jeunes obtenus en retour de Jarome Iginla et Jay Bouwmeester ne semblent pas très prometteurs. Il y aura bien trois choix de première ronde, dont un fort probablement parmi les trois premiers, mais les Flames devront faire de meilleurs choix que lors des dernières années.

Plusieurs reprochent aux Flames de ne pas avoir entamé la reconstruction deux ans plus tôt.

«J'étais à Zurich, et auparavant à RDS et TVA Sports, alors je ne peux expliquer pourquoi on n'a pas fait la reconstruction plus tôt. Quand je me suis assis avec mon adjoint Jacques [Cloutier] à Zurich avant d'accepter l'offre des Flames, je lui ai dit qu'on partait à l'aventure! On avait tout décortiqué des Flames et ce qui arrive n'est pas une surprise. Mais je n'ai jamais eu peur des défis. Mes équipes ont gagné six championnats au fil des ans et je savais qu'en me présentant ici, c'était le défi de ma carrière.»

Bob Hartley est en mode analyse à l'heure actuelle puisque son club est déjà éliminé.

«Les jeunes sont utilisés à toutes les sauces. Je veux savoir ce que j'ai sous la main pour les prochaines années. La plus belle révélation est sans doute le défenseur T.J. Brodie, que j'utilise 26, 27 et même 28 minutes par match.»

Le prochain repêchage pourrait permettre à Calgary de mettre la main sur un Seth Jones, Jonathan Drouin, Nathan MacKinnon, Valeri Nichushkin ou Aleksander Barkov. De quoi bien démarrer une reconstruction.

«Le repêchage, c'est un peu comme acheter un billet de loterie, dit Hartley. Tu as un certain pourcentage de réussite, mais tu peux aussi passer dans la mitaine. Nos recruteurs travaillent très fort. On va laisser chacun faire son travail.»

Gagner à tout prix

Même si la patience semble de mise à Calgary, Hartley voudra remporter le maximum de matchs en fin de saison et dès le début de la prochaine.

«Le jour où je ne coacherai plus pour gagner, aussi bien rester chez nous. Je jouais aux billes avec mon garçon quand il était jeune et j'avais de la misère à le laisser gagner. En plus, on évolue dans un marché canadien et je suis conscient des risques du métier. Personne ne m'a mis de fusil sur la tempe pour faire ce que je fais et je suis privilégié de pouvoir enseigner aux meilleurs joueurs de hockey au monde. J'aurais pu rester à Zurich avec un club champion, mais ce n'est pas ce que je voulais faire. C'est le type de défi qui m'intéressait. Si tu ne veux pas te faire mordre, ne nourris pas le lion. J'ai décidé, moi, de rentrer dans la cage.»

Le langage de Bob Hartley a toujours été très imagé. On pourrait aussi paraphraser le regretté Pat Burns en affirmant que l'entraîneur des Flames est désormais lancé dans une chasse à l'ours... avec des couteaux à beurre!