Dix joueurs du Canadien ont atteint le plateau des 20 points jusqu'ici cette saison, ce qu'aucune autre équipe de la ligue ne peut revendiquer.

Cela reflète bien l'équilibre qui prévaut au sein de ses trios. Et le Tricolore sera encore plus à même d'exploiter cette force avec le retour au jeu de Rene Bourque.

L'Albertain de 31 ans reprendra place auprès de Tomas Plekanec et Brian Gionta, jeudi soir à Buffalo, alors que Michael Ryder retrouvera son aile droite naturelle aux côtés d'Alex Galchenyuk et Lars Eller.

Seule l'unité formée de David Desharnais, Max Pacioretty et Brndan Gallagher - celle qui connaît le plus de difficultés par les temps qui courent - demeurera intacte.

Pour la première fois de la saison, Michel Therrien a exprimé un brin d'impatience à l'égard de cette unité à qui il continue pourtant de faire confiance dans des situations-clé, comme lors de la dernière minute de jeu face aux Capitals de Washington, mardi.

«Je souhaiterais qu'ils produisent davantage, a admis Therrien. Je sais qu'ils ont les succès de l'équipe à coeur et ils en sont une partie importante. Mais c'est clair que nous nous attendons à plus de production que ce qu'ils ont offert jusqu'à maintenant.»

Therrien s'est dit satisfait du match qu'avait livré Pacioretty face aux Caps. L'ailier américain a tenté 14 lancers mais seulement cinq ont été cadrés. Sept ont été bloqués et deux autres ont raté la cible.

«Notre trio au complet s'est fait bloquer 14 lancers, a souligné Gallagher. Les gars des Capitals n'arrêtaient pas de plonger! J'estime qu'on a joué un bon match. Il n'y a rien en particulier que l'on doive corriger.»

Une affaire de résultats

L'effort y est, la présence en zone offensive aussi. Mais le hockey est souvent une affaire de résultats, et c'est ce qui titille Michel Therrien à l'heure actuelle.

«Nous allons maintenir le plan, mais je ne ferme pas la porte à des changements, a dit l'entraînement. Je crois sincèrement qu'ils vont trouver une façon de produire. Ils travaillent fort et j'espère qu'éventuellement les résultats vont venir. Mais ma responsabilité en tant qu'entraîneur est de m'assurer que tout le monde produise et de trouver des solutions.

«Pour le trio de Desharnais comme pour les autres, il faut qu'on finisse par voir des résultats.»

Le centre québécois n'a récolté que deux buts et sept points en 17 rencontres alors que Pacioretty a inscrit deux buts et cinq points à ses dix derniers matchs.

Quant à Gallagher, à qui l'on ne saurait demander de charrier les deux autres, il a été blanchi lors des quatre dernières rencontres.

À l'aise à gauche comme à droite

Rene Bourque retrouvera donc Plekanec et Gionta avec qui il avait connu un très bon début de saison. L'équipe veut lui donner la chance de retrouver le niveau qu'il affichait avant sa commotion cérébrale.

«On espère retrouver cette chimie, mais il a été absent pendant un bon bout de temps et ce ne sera pas évident pour lui, a mentionné Plekanec. On va essayer de lui faciliter la vie afin qu'il retrouve sa forme de match le plus rapidement possible.»

Quant à Michael Ryder, qui connaît depuis son retour à Montréal ses meilleurs moments en carrière, il se retrouvera à droite d'Eller et Galchenyuk dans une position qui lui est plus familière.

Même s'il a joué à gauche l'an dernier avec les Stars de Dallas, Ryder a joué la majorité de sa carrière à droite. N'est-ce pas étonnant qu'il ait fait flèche de tout bois en jouant hors l'aile?

«Les tireurs droitiers ont parfois avantage à jouer hors l'aile, a répondu Plekanec. S'il y a une option de tir dans l'enclave, il est mieux placé pour le tir sur réception. Et il est assez bon pour récupérer rapidement une rondelle et utiliser son tir du poignet.

«C'est ce qu'il a fait avec nous en tout cas.»

La responsabilité de produire

Ryder n'a pas intérêt à prendre ce changement de trio comme une rétrogradation, car il rejoint deux jeunes joueurs qui en donnent beaucoup à leur entraîneur par les temps qui courent.

«Récemment, Eller et Galchenyuk jouent très bien et c'est un gros plus pour notre équipe, car nous avons trois trios qui sont capables de produire, a noté Therrien. Galchenyuk a élevé son jeu d'un cran depuis une dizaine de jours.»

Bref, même si un trio est en panne, un autre est là pour faire tourner la roue. C'est souvent le signe d'une bonne équipe.

«Mais la question n'est pas de savoir si chaque trio est capable de produire, prévient Therrien. Chaque trio doit produire. C'est la responsabilité qu'ils ont. Et moi je dois faire tout en mon pouvoir pour m'assurer que tous contribuent.

«Si l'on sent que c'est la soirée d'un trio en particulier, c'est ma responsabilité de tirer avantage de la situation.»