Ça sentait les séries, samedi soir au Centre Bell, alors que le Canadien a disposé des Bruins de Boston 2-1 dans une atmosphère toute printanière.

« C'était notre cinquième match en huit soirs et je dois le dire, je suis fier de mes joueurs, a lancé l'entraîneur-chef Michel Therrien. On a perdu Alexei Emelin en première période et les cinq autres défenseurs ont joué un match solide. Le plan de match a été suivi à la lettre. C'était un match chaudement disputé, un vrai match des séries où il n'y avait pas vraiment d'espace. »

Autre signe que c'était du hockey de séries : les buts n'avaient rien de poétique : une rondelle tirée derrière un défenseur qui entre dans le but (Galchenyuk), un tir dévié sur deux bâtons (Ryder via Seidenberg), un autre lancer complètement raté qui touche le dos d'un coéquipier et qui trompe Carey Price (Paillé)... Ce n'était pas chic, mais c'est ce que ça prenait.

Carey Price, qui avait été retiré de la rencontre après deux périodes lors de son départ précédent face aux Bruins, a repoussé 26 lancers. Mais en fin de match, ce sont les tirs auxquels il n'a pas fait face qui ont la différence.

En effet, Lars Eller s'est retrouvé au cachot avec 52 secondes à faire dans le match et les Bruins ont attaqué à six contre quatre. Or, ils n'ont jamais été en mesure d'envoyer une rondelle au filet.

« Nos gars ont fait de l'excellent travail, a convenu Price. Notre pression sur le porteur était très bonne, nous étions constamment dans les corridors de tirs et nous ne leur avions rien donné. Une infériorité numérique exemplaire. »

Eller a admis que les gars l'avaient sorti du pétrin.

« Les secondes ne s'étaient jamais écoulées aussi lentement », a dit le Danois.

Eller a été puni pour avoir vaguement empoigné le chandail de Zdeno Chara, ce qui a projeté le grand capitaine des Bruins sur la glace.

« Je dois être vraiment fort, a lancé Eller en riant. Doit-on utiliser ici le mot qui commence par « e » (embellishment)? Mais n'allons pas là. Je n'aurais pas dû me placer dans une telle position. »

Le trio d'Eller énergique

Le Tricolore, lui, a profité de son seul avantage numérique pour ajouter à son avance en tout début de deuxième période. Michael Ryder a marqué un 10e but en 12 matchs, également son sixième en sept matchs face aux Bruins.

P.K. Subban a ajouté deux passes à son palmarès, ce qui constituait son 10e match de plus d'un point cette saison. Chez le Canadien, seul Max Pacioretty le devance à ce chapitre avec 11.

Pour le reste, l'attaque du Canadien a surtout été l'affaire du trio de Lars Eller, Alex Galchenyuk et Brandon Prust, qui ont régulièrement été menaçants en zone des Bruins. Galchenyuk en particulier paraissait avoir gagné en confiance suite au match de jeudi face aux Jets de Winnipeg et c'est lui a qui a lancé le Canadien en avant.

« Tout le monde rêve d'avoir ce de première présence dans un match, a dit Galchenyuk tout sourire. Lars m'a fait une belle passe et j'ai raté de peu du côté du bloqueur avant de marquer mon but. C'était assurément ma meilleure première présence de la saison!

« Ce soir, je n'avais plus à composer avec la pression de ne pas avoir compté depuis 18 matchs. Même si j'essayais de ne pas y penser, ça ne me sortait pas de l'esprit. »

À noter qu'Alexei Emelin a quitté le match en première période après être entré en collision avec Milan Lucic en zone neutre. Sa jambe gauche a encaissé le choc, soit lors du contact ou bien lorsqu'il est tombé sur la glace.

Le défenseur russe a quitté le Centre Bell avec une attelle allant de la cuisse à la cheville. Le Tricolore n'avait cependant aucune précision à donner sur la nature de sa blessure.