Le Canadien s'y est pris un peu à l'envers par rapport à ce qu'il nous a habitué cette saison. D'ordinaire dominant en première période - au cours de laquelle il avait marqué 26 buts et n'en avait concédé que 11 - le Tricolore s'est creusé un déficit de deux buts en 20 minutes face aux Sabres de Buffalo.

Puis au deuxième tiers, la période durant laquelle il concède le plus de lancers, le CH a limité les Sabres à deux petits lancers.

«Jouer un style aussi plein de dentelle ne nous ressemble pas, a indiqué Colby Armstrong. Il a fallu qu'on apporte des ajustements et je crois qu'on s'est mis à bâtir là-dessus en deuxième période avant de prendre le contrôle du jeu en troisième.»

Même si le résultat n'a pas tourné en sa faveur, le Canadien croit avoir repris l'ascendant à compter de la deuxième période. Or, des problèmes de précision ont nui à son retour dans le match.

Au terme des 40 premières minutes, autant de lancers avaient raté le filet que de tirs avaient atteint la cible (19).

«On ne peut pas marquer si l'on ne touche pas le filet et cette tendance était assez évidente ce soir», a reconnu Brendan Gallagher.

L'attaquant recrue n'était pas particulièrement heureux de la prestation de son trio. Ça a été une soirée frustrante pour David Desharnais, Max Pacioretty et lui car ils étaient sur la glace sur les deux premiers buts des Sabres.

Or, une belle feinte de Gallagher tout près du filet de Jonas Enroth lui a permis de repérer Pacioretty dans l'enclave et ce dernier a enfin pu inscrire son équipe au tableau.

«Nous nous sommes parlés après la première période parce que notre trio ne fonctionnait pas et nous devions trouver une façon de donner de l'élan à l'équipe», a expliqué Gallagher.

Ce dernier est passé bien près d'égaler la marque avec 4:30 à faire dans le match quand son tir sur réception a manqué la cible. C'est Armstrong qui s'en est chargé quelques instants plus tard.

Michel Therrien avait muté Armstrong à la droite d'Alex Galchenyuk et Lars Eller et cette décision en apparence anodine a permis au Tricolore d'égaler la marque avec moins de quatre minutes à faire au match.

Armstrong a pleinement justifié sa promotion en marquant dans un deuxième match consécutif. Il faut dire que le vétéran de 30 ans a bénéficié d'un autre match inspiré de Lars Eller.

«On dirait que Lars a constamment l'issue du match sur son bâton, a décrit Armstrong. Il se faufile entre deux opposants, il crée des jeux - même en infériorité numérique - et il a l'air d'un gars en mission en ce moment. C'est agréable de le voir aller car il dicte le rythme du jeu à lui seul.»

En matinée, Therrien avait dit qu'Armstrong s'approchait du niveau de jeu auquel l'équipe s'attendait de lui et qu'il méritait de se retrouver le troisième trio.

«Colby est capable de jouer sur un quatrième trio parce qu'il est fiable et qu'il ne prend pas de risque inutile, mais il peut aussi jouer avec de bons joueurs de hockey, comme on l'a vu à Pittsburgh avec Sidney Crosby.»

Gabriel Dumont avait été relégué au centre de quatrième trio afin que l'équipe puisse l'évaluer davantage dans ce rôle.

Le quatrième trio a souvent été en zone des Sabres en première moitié de match mais, en raison de l'allure de la rencontre, a peu été utilisé par la suite.