En commentant le contrat de quatre ans pour 14 millions qu'il a paraphé jeudi soir avec le Canadien, David Desharnais s'est revu, l'espace d'un instant, à son arrivée chez les Cyclones de Cincinnati en 2007-08.

Au terme d'une belle carrière junior chez les Saguenéens de Chicoutimi qui ne lui avait cependant pas valu d'être repêché, Desharnais s'était retrouvé dans la ECHL.

Loin de la maison... et de la Ligue nationale.

«J'étais parti de ma pension dans le junior, où l'on faisait mon lavage et ma nourriture et où l'on me bordait presque le soir, s'est souvenu le centre de 26 ans. Je partais à 15 heures de chez nous dans un endroit où je devais m'occuper de tout, où je ne parlais pas bien la langue et où je ne connaissais personne.

«Je m'étais demandé si c'était vraiment ça que je voulais faire, a confié l'attaquant originaire de Laurier-Station. Ça ne me tentait pas pantoute d'être là, je n'avais pas la tête à ça. Quand on croit que ça va être facile, on finit par se rendre compte qu'il faut travailler quand même, car sinon il n'arrivera rien. Le temps que je me mette ça dans la tête, ça n'avait pas bien commencé.»

Cette saison passée à Cincinnati a néanmoins été déterminante dans la carrière de Desharnais. Le fait d'avoir été choisi le joueur par excellence du circuit à sa première année chez les pros, ce qui lui a permis de prendre confiance en ses moyens.

Enfin un dossier réglé

Six ans plus tard, personne chez le Canadien n'a oublié ce parcours semé d'embûches.

«Ça en dit long sur la persévérance et le caractère de l'individu, a souligné l'entraîneur-chef Michel Therrien. On veut construire l'équipe autour de bonnes personnes et David est une maudite bonne personne dont on veut tous le bien.»

«Nous avons eu de nombreuses discussions au fil du temps à l'effet qu'on espérait tous les deux rester avec le Canadien à long terme et à quel point c'est spécial de jouer ici, s'est réjoui Max Pacioretty», avec qui Desharnais a gagné ses galons chez les Bullodgs de Hamilton.

«Je savais donc un peu ce qui se tramait dans les derniers jours. Nous avons des personnalités semblables et nous recherchions tous les deux le certain sentiment de sécurité qui vient avec ce genre de contrat. Ça va lui ôter un peu de pression.»

En effet, même si Desharnais hésite à dire que ce contrat pouvait être une distraction, il se réjouit que le dossier soit réglé.

«Quand ça va bien, tu ne t'inquiètes pas trop. Mais quand ça va moins bien, tu t'interroges à savoir ce qui va se passer. Je suis content de ne plus avoir à penser à cela.»

Desharnais aura donc rapidement récolté les fruits de sa récente association avec l'agent québécois Pat Brisson, qui représente ses intérêts depuis à peine trois semaines.

À noter que la nouvelle entente ne comporte pas de clause de non-échange.