C'est une étrange atmosphère de déjà-vu car il n'est pas exclu que Cédrick Desjardins affronte le Canadien samedi soir. Il faut se souvenir qu'après que le Tricolore l'eut échangé au Lightning de Tampa Bay, il y a un peu plus de deux ans, le gardien de 27 ans avait été rappelé des mineures pour affronter son ancienne équipe dans son premier match en carrière dans la LNH.

Le Lightning et lui avaient vaincu le Canadien 4-1.

Desjardins est revenu dans le giron du Tricolore l'été dernier... puis a de nouveau été échangé au Lightning. Et maintenant, avec le rendement inconstant du jeune Anders Lindback et la blessure à Mathieu Garon, voilà qu'il pourrait avoir une autre opportunité de se faire valoir.

«Ça fait sept ans que je travaille pour cette chance-là, a confié Desjardins. Je suis prêt et j'ai le bagage nécessaire. Mais j'aime mieux en profiter et me dire que c'est un rêve revenu réalité plutôt que de me mettre trop de pression.»

Le gardien originaire du Nouveau-Brunswick s'est dit surpris d'avoir quitté le Tricolore et précise qu'il n'a jamais demandé à changer de décor.

«L'organisation m'a toujours bien traité et je lui dois beaucoup car c'est le Canadien qui m'a donné une chance chez les pros.»

Mais que ce soit dans la LNH ou dans la Ligue américaine, le changement s'avère profitable pour lui.

«Le Lightning me connaissait déjà, il voulait apporter plus de profondeur devant le filet et avait besoin d'un gars plus près de la Ligue nationale», a-t-il souligné.

En outre, Desjardins deviendra joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. Le fait d'avoir quitté les Bulldogs - une équipe de dernier rang - au profit d'une formation qui a des chances de tout rafler encore cette année ne pourra que l'aider à mieux paraître.

De bons mots pour Pateryn

Que retient Desjardins de son second passage dans l'organisation du Canadien?

«L'approche de Sylvain Lefebvre est vraiment axée sur le développement des joueurs et non sur la victoire au prochain match, a-t-il expliqué. C'était la première fois que je vivais ça, mais ça s'est bien passé.»

Desjardins dit avoir apprécié de jouer pour un groupe de jeunes défenseurs rempli de promesses.

«Il y a surtout de très bonnes personnalités dans ce vestiaire, des gars qui veulent apprendre, a-t-il dit. Ce n'est pas un hasard si Jarred Tinordi a eu un A sur son chandail dès le départ. Son leadership est inné.»

Le gardien du Lightning a également parlé en bien de Greg Pateryn, que le Tricolore a rappelé après le match de jeudi soir en Caroline.

«Je l'ai adoré, a lancé Desjardins. Défensivement, il est très sûr. C'est le genre de défenseur qu'on ne voit pas dans un match parce qu'il ne fait pas d'erreur. Mais son style de jeu est assez complet parce qu'il a aussi une bonne vision du jeu et qu'il a un bon gabarit.

«Il m'avait vraiment impressionné au camp d'entraînement. Physiquement, je l'avais trouvé une coche au-dessus des autres.»

Étant donné qu'il est responsable défensivement, qu'il est capable de jouer de façon robuste et que c'est un droitier naturel, on peut voir en quoi Pateryn pourrait être utile au Tricolore.

Le défenseur obtenu en 2008 en retour de Mikhail Grabovski était le meilleur défenseur des Bulldogs depuis qu'il était revenu d'une fracture à un coude, ayant amassé sept points en 14 matchs.

Mayer quitte pour des raisons familiales

Desjardins a également apporté un nouvel éclairage sur la situation de Robert Mayer, avec qui il partageait le travail à Hamilton.

Rappelons que le lendemain de la transaction envoyant Desjardins à Tampa en retour de Dustin Tokarski, Mayer a informé les Bulldogs qu'il irait jouer en Suisse à compter de l'année prochaine.

«Je le savais depuis un mois, a confié Desjardins. On voyageait ensemble et il m'en parlait.»

C'est que Mayer est originaire de la Suisse et jugeait que pour le bien de sa famille (il a un enfant en bas âge), les conditions de vie lui seraient plus favorables en Europe que dans la Ligue américaine.

Le gardien qui a pris la place de Desjardins à Hamilton n'a peut-être pas eu sa chance dans la LNH aussi vite que lui, mais Tokarski ne va pas mal non plus. Avant d'affronter les Cedars de Grand Rapids, vendredi, il avait décroché deux blanchissages de suite avec les Bulldogs.