À en croire les Bruins de Boston, ce n'est pas du U2 qui devrait jouer lors des matchs du Canadien, c'est Viens voir les comédiens de Charles Aznavour.

Comédiens, plongeurs, emberlificoteurs... Ça fait longtemps que les Bruins ont une mauvaise opinion du Tricolore, mais la marmite a sauté, dimanche soir, alors que Claude Julien a accusé les joueurs du Canadien de constamment mettre de la moutarde dans leurs réactions lorsqu'ils sont frappés par les joueurs des Bruins.

Ça n'a guère impressionné Michel Therrien.

«Je connais Claude depuis longtemps, ça fait longtemps que je coache contre lui, et je trouve que ce sont des commentaires ridicules», a indiqué Therrien au terme de l'entraînement de son équipe à Uniondale.

«Il y a probablement beaucoup de frustration de son côté d'avoir perdu ce match-là. Mais il a juste à se concentrer sur son équipe, je vais me concentrer sur la mienne.»

Zdeno Chara a sauté les plombs durant le match en s'en prenant à Alexei Emelin, ce qui lui a valu 17 minutes au banc ces pénalités. Ça a été un tournant dans le match. Mais après la rencontre, ça a été le tour de Julien de perdre contenance.

«C'est frustrant parce que tout le monde l'a vu, il y a plusieurs réactions exagérées ce soir, a dit l'entraîneur des Bruins en conférence de presse. C'est embarrassant pour notre sport. Le Canadien a plus de 100 avantages numériques à son actif jusqu'à maintenant et la raison est assez évidente. Il faut nettoyer ça de notre sport et il faut faire cela vite.»

De tels commentaires ont fait les délices de Max Pacioretty, qui voit là un signe que le Canadien réussit à déstabiliser ses éternels rivaux.

«C'est de la jalousie, a lancé Pacioretty. Nous sommes au sommet, c'est tellement plaisant. Je trouve ça formidable de lire des commentaires comme ceux-là. Si nous étions derniers, personne ne dirait un mot sur nous. Or, nous sommes en tête et il n'y a pas de meilleure sensation au monde.»

David Desharnais partage un peu le même avis. Si un entraîneur qualifie le Canadien d'ennuyant et qu'un autre le trouve comédien, c'est peut-être parce que l'équipe ne laisse plus le reste de la ligue indifférent.

«Quand tu gagnes et que tu es fatigant, les autres équipes vont trouver des choses à dire, a dit Desharnais. Présentement, nous sommes fatigants et les autres clubs n'aiment pas jouer contre nous.»

Subban l'ennemi public

À mesure que le temps passe, P.K. Subban devient de plus en plus l'ennemi public numéro un à Boston.

La situation amuse le défenseur de 23 ans, surtout que son jeune frère est appelé avant longtemps à garder le filet des Bruins.

«Je les entends crier "Subban sucks" au Garden, mais duquel parlent-ils?», s'est-il esclaffé.

La cible ne fait pourtant aucun doute. L'attaquant des Bruins Brad Marchand, qui n'est pourtant pas à un tour de passe-passe près sur une patinoire, l'a accusé de couardise après le match de dimanche.

«Trois ou quatre joueurs ont voulu se battre avec lui, mais il s'est enfui de Nathan Horton. Sauf qu'il veut s'en prendre au plus petit joueur de l'équipe», a mentionné Marchand en parlant de lui-même.

Il est vrai que Subban a proposé à Marchand d'en découdre en deux occasions, une invitation qui est toutefois restée lettre morte.

«Outre Prust, Moen et un ou deux autres, il n'y a pas beaucoup de joueurs chez nous qui sont prêts à jeter les gants, a convenu Subban. Tandis que les Bruins sont robustes, ils sont gros et cela fait partie de leur style de jeu. C'est comme ça qu'ils doivent jouer et c'est correct. Mais nous, nous allons jouer à notre façon.

«Notre travail était de récolter deux points à Boston et non pas de collectionner les minutes de punition.»

En déplorant le fait que les joueurs du Canadien cherchaient à faire mordre les arbitres à l'hameçon grâce à leurs simagrées, Claude Julien a ciblé tout particulièrement Subban.

«C'est assez évident lorsque Subban se lance dans la baie vitrée et qu'il se prend la tête ensuite, a dit Julien. Si l'on commence à décerner des punitions pour réaction exagérée, peut-être que les équipes vont cesser d'agir ainsi.

«Mais d'ici à ce que ça se produise, ça va être un problème.»

Subban a simplement dit qu'il ne s'attardait pas à de tels commentaires.