Cela paraissait improbable il y a à peine un an, mais Francis Bouillon a disputé lundi à Ottawa son 500e match dans l'uniforme du Canadien. Et il l'a fait sans avoir sauté de rencontres cette saison et en enregistrant un temps de glace moyen de 18:54 - un temps d'utilisation supérieur à ce qu'il avait vécu à ses dernières saisons à Montréal.

« J'arrive bientôt à 700 matchs et j'aurais aimé tous les jouer avec le Canadien, mais ça se prend bien, a confié le défenseur de 37 ans. C'est une fierté personnelle. »

Bouillon a toujours aimé l'idée de terminer sa carrière avec le Tricolore, mais elle a pris du galon après que les Predators de Nashville lui eurent signifié qu'ils ne retiendraient pas ses services.

«L'été dernier, quand mon agent m'a dit que Montréal figurait parmi les équipes intéressées à mes services, je lui ai dit d'oublier les autres formations, a-t-il raconté.

«Mais après avoir signé, j'étais nerveux durant le lock-out. Pour un gars de mon âge, qui n'avait qu'un contrat d'un an, passer une saison sans jouer pouvait être périlleux pour ma carrière. Mais tout est rentré dans l'ordre et je suis content de mon sort. Je suis heureux de mon utilisation et je travaille fort afin de m'assurer une place en vue de l'an prochain aussi.»

Bouillon peut compter sur un allié de taille en Michel Therrien, qui l'a dirigé dans la LHJMQ, dans la Ligue américaine et à deux reprises chez le Canadien.

«C'est un bel exploit, d'autant plus qu'à l'origine, c'est à peine si on lui prédisait une carrière dans le hockey junior, a rappelé l'entraîneur. Je l'ai vu jouer dans le midget AAA et le voilà qui dispute son 500e match avec le Canadien. Ça démontre sa détermination. Je suis très heureux.»

Le doyen de l'équipe

Bouillon trouve que le temps a passé vite.

«Quand on me dit que je suis le doyen de l'équipe par au moins trois ans, c'est dur à croire, admet-il. J'ai l'impression que mon premier match ne date que de quelques saisons. Ça va tellement vite, c'est pourquoi j'essaie de profiter au maximum du moment présent.»

Le sympathique arrière a depuis longtemps gagné l'estime de ses pairs, et c'est avec joie que Josh Gorges l'a retrouvé dans le vestiaire du Tricolore cet hiver.

«J'ai adoré jouer avec lui quand j'en ai eu l'occasion, a confié Gorges. J'aime son style de jeu et son intensité. Honnêtement, lorsqu'il est parti à l'occasion du remodelage de l'équipe, il y a quelques années, je croyais que si un joueur méritait d'être retenu, c'était lui.

«Je suis donc heureux de le revoir parmi nous. Il mesure peut-être 5'8, mais il joue comme un gars de 6'4. Personne ne va l'arrêter, il va toujours continuer de se battre. Il a le coeur sur la main.»