À partir du moment où il est devenu clair que Brendan Gallagher avait des chances de rester dans la Ligue nationale, Josh Gorges s'est offert afin d'héberger la recrue.

Gorges avait déjà hébergé un ami dans l'Ouest, mais sa copine et lui avaient constaté qu'ils avaient passé l'âge de jouer à Three's Company. Or, après avoir accueilli Gallagher durant une semaine, l'été dernier, Gorges a constaté qu'il pouvait vendre facilement l'idée à sa fiancée.

«Elle a dit: pourquoi pas, on a tout le sous-sol disponible, a raconté Gorges. Il est tellement gentil et il est de bonne compagnie...»

Le week-end dernier, cependant, la personnalité de leur chambreur s'était quelque peu modifiée.

Ayant oublié certains bouts suivant la mise en échec de Luke Schenn des Flyers, Gallagher s'est couché ce soir-là un peu sonné.

Les médecins lui avaient demandé de programmer son radio-réveil de façon à ce qu'il se réveille au milieu de la nuit. Si quelque chose n'allait pas à ce moment-là, il devait les en aviser.

«Je ne me sentais pas tout à fait moi-même le soir, a admis la recrue de 20 ans. Or, dès dimanche matin, je me sentais mieux.

«N'importe qui ayant déjà eu une commotion cérébrale vous le dira: on sent bien que quelque chose ne va pas et l'on peut se mettre à dire de drôles de choses. Dimanche, au déjeuner, Josh m'a dit que je n'arrêtais pas de me répéter!

«Mais pour le reste, mon corps n'a fait que se replacer et tout est vite rentré dans l'ordre.»

Un retour en sept étapes

Des courriels répétés de La Presse à la LNH ne nous ont pas permis de clarifier les changements apportés au protocole imposé dans les cas de commotions cérébrales. Gallagher nous a toutefois précisé qu'il s'était soumis à une remise en forme en sept étapes.

«Il est possible de franchir plus d'une étape dans la même journée, a-t-il expliqué. Il faut d'abord ne pas ressentir de symptômes en ne faisant aucune activité. Puis, on essaie de faire cinq minutes de vélo stationnaire. Puis trente.

«L'étape suivante, c'est de patiner avec intensité sans rondelle. Ensuite, faire un entraînement en gymnase avant de patiner. Et ce n'est qu'après cela qu'on entre dans ce qui touche les entraînements avec contacts.»

C'est cette dernière étape que Gallagher a franchi avec succès, hier, et qui devrait mener à son retour au jeu, aujourd'hui face aux Rangers de New York. Des Rangers qui seront encore privés des services de Rick Nash.

«Je me sens bien aujourd'hui, je n'ai ni de mal de tête ni symptômes de commotion, a dit Gallagher. En fait, des symptômes, je n'en ai à peu près pas eu.»

De retour avec Desharnais et Pacioretty

C'est au terme de l'entraînement matinal que les médecins lui donneront le feu vert tant attendu. «Je suis optimiste», a indiqué à cet effet l'entraîneur-chef Michel Therrien.

Gallagher a pratiqué sur la première vague d'avantage numérique aux côtés de David Desharnais et Max Pacioretty, une combinaison que Therrien entend aussi utiliser à forces égales.

«J'ai tellement aimé ce que j'ai vu de ces trois-là ensemble avant que Brendan ne quitte la patinoire en fin de match, a confié le coach. Il apportait beaucoup d'énergie au trio de Desharnais et je vais continuer en ce sens-là.»

Gallagher était peut-être le meilleur joueur sur la patinoire, samedi dernier face aux Flyers de Philadelphie, jusqu'à ce qu'il encaisse la mise en échec de Schenn.

«Ça s'est produit dans le feu de l'action, ce n'était pas un coup salaud et je ne lui en veux pas», a précisé Gallagher.

Son retour imminent pourrait créer un effet domino chez le Tricolore. Erik Cole semble destiné à jouer sur la troisième unité aux côtés de Lars Eller et Alex Galchenyuk. Cela reste toutefois à confirmer car en plus de Gallagher, le cas de Brandon Prust demeure incertain.

Ce dernier a raté l'entraînement d'hier afin de subir des traitements et le Canadien n'a pas voulu confirmer sa présence face à son ancienne équipe.