Un défenseur suisse frêle qui, à première vue, ne semble ni robuste ni dominant dans son territoire et dont le caractère offensif ne s'exprime qu'à l'occasion.

Telle était l'idée qu'on se faisait de Mark Streit à sa première saison avec le Canadien en 2005.

Et c'est un peu aussi ce qu'on disait à propos de Raphael Diaz l'an dernier!

Bon, il ne suffit pas d'être un défenseur suisse qui joue pour le Canadien pour être comparé à Streit. Prenez Yannick Weber: il n'a pas grand-chose en commun avec le capitaine des Islanders de New York.

Le parallèle avec Diaz est beaucoup plus facile à tracer.

«Son cas démontre que même à 24 ou 25 ans, la Suisse peut servir de tremplin pour passer à l'étape suivante», a commenté Streit.

«Si l'on joue bien en Suisse, il faut envisager de passer au niveau suivant car réussir là-bas ne signifie pas grand-chose sur une grande échelle. C'est la réussite dans la LNH qui a vraiment une valeur.»

Même si Streit n'a pas encore vu un match du Canadien cette année, il a suffisamment vu Diaz en Suisse durant le lock-out pour constater ses progrès.

«Il est de plus en plus confiant et il prend toujours les bonnes décisions», a-t-il observé.

Et cette efficacité dans sa zone qu'on ne soupçonnait pas à prime abord?

«C'est qu'il se déplace très bien et ça lui permet de maintenir un bon positionnement. Et si jamais il n'est pas bien placé, cette mobilité lui permet de se corriger rapidement.»

Une attention difficile à gérer

Streit avait 28 ans lorsqu'il s'est joint au Canadien. Même s'il avait un certain bagage en arrivant à Montréal, ça ne l'a pas empêché d'être pris de court par ce qu'il a vécu.

«Quand on arrive à Montréal la première fois, c'est assez accablant, se souvient-il. On est déstabilisé de voir à quel point le hockey y est important. Les gens dans la rue, la présence des médias, tout est si gros autour de l'équipe.»

«C'est beaucoup pour quelqu'un qui arrive et ça prend un certain temps avant de s'y habituer. En tout cas, ça l'avait été pour moi, c'était même épeurant au début!»

Pourtant, dans un contexte identique, la période d'adaptation de Diaz à la LNH a été beaucoup plus rapide. Il ne faut pas oublier que Diaz était destiné aux Bulldogs de Hamilton, avant le début de la saison dernière, avant de prendre tout le monde par surprise en décrochant un poste avec le CH.

Et sa courbe de progression allait bon train jusqu'à ce qu'une blessure à l'aine, au mois de décembre, ne vienne le ralentir.

«Visiblement ça lui a pris moins de temps que moi à s'ajuster», a constaté Streit, qui avait vraiment pris son envol à sa troisième saison avec le Tricolore.

Diaz, lui, a inscrit un but et 12 points lors des 16 premiers matchs de sa deuxième saison à Montréal.

Restera-t-il à New York?

Maintenant âgé de 35 ans, Streit s'est attiré les éloges de l'entraîneur-chef Jack Capuano, qui dit que «personne dans ce vestiaire ne veut plus gagner que lui». On n'aurait pourtant pas soupçonné, lors de son passage à Montréal, qu'il avait une graine de leader.

«Pour ma part, je ne me sentais pas à l'aise après mes deux premières saisons de pousser dans le dos d'Alex Kovalev ou de Saku Koivu», se rappelle-t-il.

«Il faut d'abord se sentir à l'aise sur la glace avant de s'affirmer dans le vestiaire. Mais il faut bien que je le sois devenu puisque je suis devenu capitaine des Islanders...»

Streit sera joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. On raconte que des discussions auraient été amorcées avec les Islanders dans le but d'en arriver à une nouvelle entente.