Il y a deux constantes météorologiques au Québec: il fait soleil à Pâques et il y a un froid de canard chaque fois que le Canadien inaugure une de patinoire communautaires!

Rencontrés au Parc de la Confédération, dans Notre-Dame-De-Grâce, où le Tricolore inaugurait sa cinquième et dernière patinoire Bleu Blanc Bouge à Montréal, le propriétaire-président Geoff Molson et le DG Marc Bergevin avaient au moins l'excellente tenue de leur équipe pour se réchauffer.

«L'atmosphère est excellente maintenant, a décrit M. Molson. Ce qu'on voit à travers toute l'équipe, incluant tout le personnel qui travaille au Centre Bell, c'est que c'est un travail d'équipe. Tout le monde est content et tout le monde est fier. Ça fait plaisir à voir.»

En effet, le bonheur semble de retour au sein de l'organisation du Tricolore. Et l'homme qui flanquait Molson a son mot à dire là-dedans. Toutes les décisions qu'a pris Marc Bergevin jusqu'ici semblent lui avoir souri. Bergevin est le premier à dire qu'il ne faut pas s'emballer après seulement huit matchs mais, à ses yeux, l'embauche de Michel Therrien rapporte déjà. Selon lui, il ne fait aucun doute que l'entraîneur-chef est l'un des responsables du bon début de saison de l'équipe.

«Amener Michel n'était peut-être pas un choix risqué, mais c'était important pour moi d'amener un bon instructeur, a expliqué Bergevin. Il est respecté, il a une bonne méthode de travail et il l'inculque à ses joueurs.»

Les leçons du passé

En se fiant sur le Michel Therrien d'autrefois, on pouvait s'attendre à ce qu'il soutire à court terme le maximum de ses joueurs. Ses méthodes fortes allaient être payantes en début de parcours.

Mais voilà: après son embauche, Therrien a assuré qu'il avait changé et que ses années passées à ne pas coacher avaient fait de lui un entraîneur différent.

Un plaidoyer qui a d'abord convaincu Marc Bergevin.

«On apprend de nos erreurs, croit le DG. Un coach apprend à gérer ses relations avec les joueurs, les plus vieux comme les plus jeunes. Michel n'avait aucune expérience de la LNH quand il est arrivé derrière le banc la première fois. Il n'avait jamais joué et ne connaissait que le hockey junior et la Ligue américaine.

«Ses années à Montréal puis à Pittsburgh lui ont permis d'apprendre à gérer différentes situations. Il s'est quand même rendu en finale avec les Penguins. Les gens peuvent dire qu'il avait Crosby et Malkin, mais parfois, c'est plus difficile pour un coach de diriger des vedettes. Elles s'attendent à un certain temps de glace, elles veulent ceci et cela.

«J'estime que Michel a fait du très bon travail à Pittsburgh et c'est l'une des raisons pour lesquelles je l'ai amené à Montréal.»

Pas facile pour les nouveaux coachs

Même s'il n'avait pas de temps à sa disposition, Therrien a implanté son système avec des résultats immédiats. Les six victoires en huit matchs s'expliquent entre autres par le niveau de jeu rehaussé à domicile, le rendement à cinq contre cinq et la relance de l'avantage numérique. Trois améliorations notables par rapport au régime précédent.

Or, quand on regarde le rendement des trois autres équipes pilotées par un nouvel entraîneur - trois équipes qui, comme le Tricolore, ont eu une semaine à peine pour s'organiser et aucun de match préparatoire pour huiler leur machine - on constate combien le sort du Canadien est différent.

À Edmonton, en dépit du bassin de jeune talent des Oilers, Ralph Krueger n'a célébré que quatre victoires en neuf matchs.

Et avant les rencontres de mardi, les Capitals de Washington, menés par Adam Oates, et les Flames de Calgary, dirigés par Bob Hartley, étaient derniers de leur association respective.

«Je sais qu'on va connaître des moments difficiles, a toutefois précisé Bergevin. Les Blackhawks de Chicago, l'an passé, ont perdu dix matchs de suite dans une saison de plus de 100 points. Les hauts et les bas sont inévitables.»

Peut-être que c'est lors des périodes creuses qu'on pourra mieux juger de l'évolution de Therrien en tant qu'entraîneur. Mais le défenseur Francis Bouillon, qui l'a côtoyé pendant des années, perçoit déjà un changement dans ses méthodes.

«Le Michel d'autrefois ne donnait jamais de répit aux joueurs, il pressait le citron, a expliqué Bouillon. Le nouveau est plus calme et en contrôle. Il a su s'adapter à la nouvelle réalité des entraîneurs de la LNH et ce sens-là, il me fait penser à Barry Trotz, que j'ai connu à Nashville.»

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Cinq patinoires Bleu Blanc Bouge 

Parc de la Confédération, Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce

Parc Hayward, LaSalle

Parc Willibrord, Verdun

Parc Le Carignan, Montréal-Nord

Parc François-Perreault, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension