Les joueurs du Canadien ont profité d'un deuxième congé en cinq jours, lundi.

Et c'est avec le sentiment du devoir accompli que les hommes de Michel Therrien ont pu reposer leurs bras meurtris en attendant d'affronter les Bruins de Boston, mercredi, au Centre Bell.

Car leur fiche de 6-2 leur confère le quatrième rang dans l'Association Est, un point derrière le premiere échelon occupé par les Bruins (6-1-1). C'est là une place bien plus enviable que bien des experts ne leur prédisaient, eux qui s'attendaient à un lent début de saison en raison de la présence d'un nouveau personnel d'entraîneurs.

L'antidote que Therrien a administré à ses joueurs, dans le but de guérir les maux de l'hiver dernier, a toutefois fait effet plus rapidement que prévu. Et ceux qui trouvaient le remède trop amer ont vite goûté à un autre genre de médecine que le vétéran entraîneur avait dans sa pharmacie.

Ryan White, par exemple, a été retranché lors des deux matchs du week-end après avoir mis son équipe dans le pétrin au moyen de punitions coûteuses, mercredi dernier, à Ottawa. Avant lui, Lars Eller a écopé lui aussi. Et chez les défenseurs, en raison du retour au bercail de P.K. Subban, Tomas Kaberle a été très peu utilisé (7:28), samedi, avant d'être laissé de côté lors de l'affrontement de dimanche.

À l'inverse, Therrien n'hésite pas à récompenser ceux qui se conforment au concept d'équipe qu'il prône.

«Quiconque connaît une bonne soirée reçoit plus de temps de glace en guise de récompense, a noté Eller au cours de la fin de semaine. Par exemple, les jeunes (Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher) jouent très bien et ils ont eu droit à un temps de glace accru, qu'ils méritent.

«Tout le monde cherche donc, en contrepartie, à bien jouer afin de compliquer les choix que les entraîneurs ont à faire, a ajouté l'attaquant danois. Ce que ça donne, c'est qu'il y a beaucoup de joueurs qui jouent très bien en ce moment. Tout le monde sait qu'il doit faire ses preuves de nouveau à chaque match.»

«Les joueurs l'acceptent, a de son côté souligné Therrien. Et ce, même si je n'aime pas garder un joueur de côté trop longtemps, que ce soit White, Eller ou Kaberle. Ils font partie de l'équipe eux aussi.

«On a une équipe en santé en ce moment et on profite de cette profondeur», a par ailleurs dit l'entraîneur du Tricolore, en laissant entendre qu'il ne pourrait agir de la même manière s'il y avait plusieurs blessés dans son équipe.

Toujours est-il, c'est que les joueurs du Tricolore ont répondu avec brio aux nombreux tests qui leur ont été soumis depuis le début de la campagne. Le plus récent étant les deux victoires du week-end du Super Bowl, acquises après la défaite à Ottawa. Les hommes de Therrien ont alors montré qu'ils avaient la capacité - et la volonté surtout - de revenir en force après un mauvais match.

Auparavant, le CH a bien répondu en remportant ses matchs contre les Devils du New Jersey et les Jets de Winnipeg après avoir perdu l'avance au score, et en offrant une prestation de qualité à son premier match à l'étranger, à Washington face aux Capitals.

L'hiver dernier, l'équipe montréalaise s'effondrait souvent après avoir perdu une avance, et était peu convaincante sur les patinoires adverses.

«Tout le monde au sein de l'équipe a un rôle à jouer et chacun comprend son rôle», a noté Therrien, sans chercher à vanter l'efficacité avec laquelle il maîtrise ses dossiers à son deuxième séjour à la barre du Tricolore.

«Je n'ai jamais fait partie d'un groupe aussi dynamique depuis que je suis avec le Canadien, a de son côté noté Max Pacioretty. J'avais ressenti un peu la même chose à ma première saison (en 2008-09) mais puisque j'étais une recrue, je ne faisais pas vraiment partie de l'équipe. Maintenant, c'est aussi plaisant qu'à ma saison recrue, mais au centuple.»

Les joueurs du CH reprendront l'entraînement, mardi, à la veille de leur premier duel de la saison contre les Bruins. Ils rendront visite aux Sabres de Buffalo le lendemain, puis recevront les Maple Leafs de Toronto samedi soir.