Il y a des sorties un peu moins jolies que d'autres, et celle de Perry Pearn à Montréal ne fut assurément pas très jolie.

Pearn, aujourd'hui assistant entraîneur chez les Jets de Winnipeg, a occupé un rôle similaire chez le Canadien pendant trois saisons. Mais tout ça a pris fin le 26 octobre 2011, environ deux heures avant un match au Centre Bell.

Pierre Gauthier, le directeur général à ce moment-là, avait choisi de le congédier sur-le-champ afin de relancer l'équipe au plus vite.

La stratégie n'a pas vraiment fonctionné, puisque le Canadien s'est relancé jusqu'en 15e place. Mais Pearn se souvient encore très bien de cette fin plutôt abrupte, de ce soir-là, au moment où le club montréalais avait une fiche de 1-5-2.

«Je suis un peu nerveux, on vient de disputer cinq matchs, on arrive à ce moment critique de la saison», a-t-il commencé par dire à la blague, avant le match d'hier soir au Centre Bell.

Plus sérieux, il a reconnu être encore un peu amer de cette soirée plutôt bizarre.

«Je n'en suis pas vraiment revenu. Je ne pense pas qu'on se remet entièrement de quelque chose comme ça. J'ai ma petite idée sur ce qui s'est passé à ce moment-là, mais vous savez, je suis heureux de ce qu'on a fait ici. Le club s'est retrouvé en finale d'Association (en 2010) après tout.»

Le départ très rapide de Pearn ne fut qu'un des éléments les plus loufoques de la dernière saison du Canadien, qui avait aussi compris l'échange d'un joueur (Mike Cammalleri) pendant un match à Boston, contre les Bruins.

On a l'impression que Perry Pearn en aurait long à dire là-dessus, mais pour le moment en tout cas, il préfère se garder une petite gêne. Enfin, presque. «Disons tout simplement qu'il y a plusieurs choses étranges qui ont eu lieu la saison dernière à Montréal...»

Pearn en a tout de même profité pour décocher une petite flèche à l'endroit de l'organisation montréalaise. «À Montréal, d'ordinaire, il y a de nouvelles personnes qui arrivent en poste à chaque trois ans», a-t-il fait remarquer.

On pourrait croire que Perry Pearn n'est pas un grand fan de Pierre Gauthier, mais il jure que ce n'est pas comme ça. «J'ai travaillé avec lui par le passé à Ottawa... La façon dont il m'a traité après mon congédiement la saison dernière, ce fut très professionnel.»

Enfin, Pearn reconnaît que le Canadien forme un club assez différent cette saison. Quand on lui demande d'identifier la plus grosse différence, il n'hésite pas bien longtemps avant de répondre.

«La grosse différence, c'est un Andrei Markov en pleine santé...»