La direction du Canadien va encore y réfléchir au cours des prochains jours, mais elle pourrait demander à l'un de ses vétérans de prendre Alex Galchenyuk sous son aile. Comme Mario Lemieux l'a fait pour Sidney Crosby.

L'actuel capitaine des Penguins avait élu domicile chez le propriétaire et ancien joueur vedette du club, à ses débuts à Pittsburgh, afin de s'assurer qu'il apprenne à bien gérer les tentations auxquelles tout jeune hockeyeur est confronté à son arrivée dans la LNH.

«On en a discuté un peu durant la semaine, a indiqué Michel Therrien. Je peux vous dire qu'on va s'assurer de bien l'entourer. On a de bons vétérans et on va voir ce qu'on peut faire à ce niveau au cours des prochains jours.»

L'éventualité d'un tel scénario a mené à un mini-épisode de «Mentor Académie» dans le vestiaire du club montréalais, alors que des vétérans comme Brian Gionta, Francis Bouillon et Josh Gorges se sont fait demander s'ils étaient prêts à accueillir Galchenyuk à la maison.

«Il faudrait que j'en discute avec ma femme. S'il est prêt à garder mes enfants, ce serait un bon argument en sa faveur, a lancé Gionta à la blague. Mais je ne crois pas qu'il soit prêt à composer avec trois enfants, pas à son âge!»

Bouillon, qui est père lui aussi, s'est dit prêt à le faire si la direction le lui demande. Tout comme Gorges. Mais l'important pour un jeune joueur, selon Bouillon, c'est avant tout de bien s'entourer.

«Dans une ville comme Montréal, tout le monde veut être ton ami, alors c'est facile de se laisser emporter, a-t-il souligné. Quand un club investit beaucoup d'argent dans un joueur comme ça, c'est important de bien l'entourer pour s'assurer qu'il dort bien et qu'il mange bien.»

«Je n'ose pas y penser pour le moment, a dit Galchenyuk de la possibilité d'avoir un mentor, lui qui a occupé un logement avec Brendan Gallagher pendant le camp d'entraînement. Je suis juste excité à l'idée de disputer mon premier match.»

Ce n'est que vendredi matin, quand il a rencontré le directeur général Marc Bergevin et l'entraîneur Michel Therrien, que Galchenyuk a eu la confirmation qu'il ferait ses débuts dans la LNH dès cette saison.

«C'est la plus belle sensation de ma vie jusqu'ici. Je savais qu'il y avait des chances, mais je n'en étais pas sûr à 100 pour cent. J'étais un peu nerveux en arrivant (au Centre Bell)», a déclaré le choix de premier tour du CH en juin dernier.

«C'est fou ce que j'ai vécu depuis deux mois. Je suis allé à Sarnia et j'ai commencé à bien produire dans les rangs juniors, puis j'ai gagné la médaille d'or au Championnat mondial junior... et maintenant, je vais disputer mon premier match dans la Ligue nationale (samedi). Je ne pourrais être plus heureux.»

Gallagher était également nerveux quand il est allé à la rencontre de Bergevin et Therrien, vendredi. Il a été rassuré dès qu'il a vu que les deux dirigeants souriaient.

«Je me suis amené au camp en m'attendant à rester, mais je savais que ça allait être difficile, et que je devais montrer aux entraîneurs que je méritais de demeurer avec l'équipe. J'espère avoir réussi à le prouver et je devrai continuer de le prouver», a affirmé Gallagher, qui a reconnu que son expérience acquise lors du camp du Tricolore, l'année dernière, lui a été fort utile.

«On ne m'a pas dit combien de temps je vais rester et ça pourrait changer du jour au lendemain, alors je vais y aller un jour à la fois. Chaque fois que j'aurai l'occasion de patiner, ce sera une bonne journée.»

Galchenyuk, lui, devra disputer six matchs avant d'avoir l'assurance qu'il restera jusqu'à la fin de la campagne. Le CH devra décider après cinq rencontres s'il le garde ou le retourne au Sting de Sarnia. L'Américain de 18 ans a toutefois promis qu'il ne pensera pas en ces termes au cours des prochains jours.

«Je ne veux pas penser de façon égoïste, à ce que je dois faire pour bien paraître, a-t-il dit. Je vais me concentrer sur un match à la fois, dans l'optique d'aider l'équipe à l'emporter.»