En renvoyant Scott Gomez à la maison, le Canadien a réussi à détourner l'attention qui devait être braquée sur Alex Galchenyuk.

Enfin, presque.

La recrue de 18 ans a donné ses premiers coups de patin au camp d'entraînement du Tricolore, dimanche matin à Brossard, sous les yeux de centaines de partisans. Le nouvel entraîneur-chef Michel Therrien inculquait les bases de son système à ses joueurs et lorsqu'il a eu besoin de former des trios, Galchenyuk a été employé à l'aile gauche aux côtés de Lars Eller et Brian Gionta.

«C'est sûr que j'étais un peu nerveux mais, à mesure que l'entraînement a progressé, je me suis senti de plus en plus à l'aise. J'ai pu être un peu plus moi-même», a confié le choix de première ronde du Canadien au dernier repêchage.

Ces fourmis dans les jambes, Michel Therrien les comprend tout à fait.

«Je ne veux pas lui mettre de pression, on veut juste qu'il vive l'expérience d'un premier camp professionnel, a indiqué le coach. Un petit gars rêve de jouer dans la LNH dès l'âge de cinq ou six ans. La journée d'aujourd'hui, ça fait longtemps qu'Alex y pensait.»

Therrien a constaté que Galchenyuk avait la rapidité, le niveau d'exécution et les habiletés pour suivre la cadence en cette première journée d'entraînement.

L'entraîneur compte procéder à plusieurs expériences au fil de la semaine, entre autres en envoyant Galchenyuk au centre et Eller sur les ailes. L'état de santé de Tomas Plekanec, qui a raté la journée de dimanche en raison d'une blessure aux côtes, pourrait influencer le cours de ces expériences.

«Un joueur de centre a plus de responsabilités dans les deux sens de la patinoire, c'est pourquoi nous allons commencer par l'employer à l'aile, a précisé Therrien. Nous allons lui montrer comment les choses doivent être faites ici et par la suite, après quelques jours, nous l'essaierons au centre.»

«Nous avons besoin de ce genre de joueur»

Le vétéran Brian Gionta, qui a patiné aux côtés de Galchenyuk, a aimé ce qu'il a vu.

«C'est un premier avant-goût de la LNH pour lui et je suis sûr que ça doit le dépasser un petit peu, a admis le capitaine. Mais il a excessivement bien fait aujourd'hui. Il reste à voir comment il va progresser.

«Je me souviens quand j'étais tout jeune, j'avais l'impression que je devais constamment passer la rondelle. Or, à certains moments, il faut être un peu plus égoïste et tirer davantage plutôt que de se soucier des coéquipiers avec qui on évolue.»

«Les gars l'ont nargué quelque peu en disant qu'il passait son temps à polir sa médaille d'or», a renchéri Max Pacioretty en faisant référence à la victoire des États-Unis au Championnat mondial junior auquel a participé Galchenyuk.

«C'est un troisième choix universel au repêchage, il a de beaux atouts et nous avons besoin de ce genre de joueur. Espérons qu'il puisse se montrer à la hauteur le plus tôt possible. Je n'entends que de bonnes choses à son sujet.»

Galchenyuk, pour sa part, est déterminé à prouver cette semaine qu'il a sa place dès maintenant dans la Ligue nationale. À ses yeux, l'idée selon laquelle le Canadien pourrait précipiter inutilement son développement en le gardant à Montréal est un faux débat.

«Je ne pense pas qu'un joueur soit précipité ou non, a-t-il dit. S'il est prêt, il est prêt.»

Marc Bergevin a toutefois reconnu que l'organisation devrait s'interroger à savoir s'il est judicieux d'utiliser la première année du premier contrat professionnel de Galchenyuk sur un calendrier de seulement une demi-saison.

«C'est quelque chose qu'on regarde et qu'on devra évaluer au cours des prochaines semaines», a laissé tomber le DG.

Au cours des prochaines semaines? Avez-vous donc l'intention de garder Galchenyuk pour un essai de cinq matchs, monsieur Bergevin?