Ces jours-ci à Brossard, il y a essentiellement deux types de joueurs: ceux qui sont allés jouer en Europe lors du lock-out... et ceux qui ne l'ont pas fait.

On pourrait croire que les patineurs à peine revenus d'Europe ont déjà une longueur d'avance sur les autres. D'ailleurs, n'a-t-on pas vu Tomas Kaberle un brin plus svelte en train de voler sur la glace du centre d'entraînement du Canadien, jeudi à Brossard? Pendant ce temps, les autres, ceux qui ont passé le lock-out par ici, nous semblent juste un peu plus lents.

Vérité ou simple illusion?

«C'est dur à dire, a répondu Kaberle. Ceux qui ont joué en Europe ont aussi joué sur une patinoire aux dimensions différentes... Ceux qui sont restés ici ont joué comme ça entre eux, mais ce n'est pas du tout l'intensité des matchs. J'imagine qu'on aura des réponses très bientôt.»

La question de la forme des joueurs fait le tour de la ligue ces jours-ci et un peu tout le monde se demande de quoi auront l'air ceux qui ont passé les mois du lock-out à s'entraîner dans leur ville, souvent avec six ou sept autres collègues. Les joueurs affirment presque tous que la qualité du spectacle ne sera pas affectée.

«C'est le temps de réaction qui sera vraiment un problème, reconnaît le défenseur Josh Gorges. Ce sera la partie la plus difficile, selon moi. Aussi, il y a des choses qu'on ne fait pas quand on s'entraîne comme ça, entre nous. Aller au filet et batailler pour la rondelle, par exemple. On ne peut pas s'entraîner en faisant ça à cause du risque de blessure. Mais il faudra réapprendre à le faire en situation de match.»

Gorges trouve que ceux qui débarquent d'Europe auront tout de même un léger avantage sur les autres. «On voit que leurs jambes sont déjà prêtes... mais je ne crois pas que ça va être si long avant de retrouver la forme des matchs. Peut-être une couple de parties, tout au plus.»

Quant au vote des joueurs sur la ratification de la convention collective, qui doit se conclure samedi au plus tard, Gorges ne croit pas qu'il y aura de problème.

«Sur les 740 joueurs de la ligue, il y a peut-être une poignée de gars qui vont décider de voter non, ou de ne pas voter du tout... Mais la majorité des gars ont juste hâte de jouer. Je ne vois pas pourquoi il y aurait des complications.»

Photo: André Pichette, La Presse

Tomas Kaberle