Les propriétaires voteront cet après-midi à New York pour entériner une nouvelle convention collective dont on apprend de plus en plus les détails au fil des jours.

Au-delà des grandes lignes qui font la manchette depuis dimanche, certains éléments dignes d'intérêt sont passés sous silence. Du même coup, maintenant que la poussière retombe sur les négociations, on constate que certains enjeux qu'une partie ou l'autre voulait régler sont demeurés inchangés.

Regardons-en quelques-uns.

Échanger des salaires

On a beaucoup parlé de l'amnistie sur les rachats de deux contrats dont les équipes pourront se prévaloir à compter de l'été prochain. Mais avant longtemps, la permission d'échanger des salaires risquera de faire du bruit et de stimuler les mouvements inter-équipes.

Il sera dorénavant possible d'échanger un joueur contre un autre en gardant sur sa masse salariale jusqu'à la moitié du salaire du joueur dont on s'est départi. Certaines équipes peu fortunées pourront ajouter des joueurs de talent surpayés alors que des équipes trop généreuses pourront effacer jusqu'à la moitié de l'empreinte financière d'un joueur sur sa masse salariale.

En d'autres mots, si le Canadien voulait échanger le contrat de 7,3 millions de Scott Gomez aux Islanders de New York, il pourrait accepter d'en endosser une partie afin que les Islanders acceptent de l'accueillir.

«On ne peut pas simplement échanger du salaire, il faut que ça se fasse dans le cadre d'un échange joueur contre joueur», a toutefois précisé Mathieu Darche.

Ainsi, chaque saison, les équipes pourront traîner le salaire d'un, deux ou trois joueurs qu'ils ont échangés jusqu'à concurrence de 15% du plafond salarial. Cette saison, cela correspond à un peu plus de 10,5 millions.

Exclus des séries? Vous avez une chance

Une loterie pondérée sera créée afin de permettre aux 14 équipes qui ont raté les séries d'avoir une chance de décrocher le premier choix au repêchage. Une équipe finissant neuvième dans son association aura certes moins de boules dans le boulier que celle ayant terminé 15e, mais il y aura néanmoins une possibilité. Auparavant, une équipe pouvait améliorer son sort de cinq positions lors de la loterie.

«Ça pourrait peut-être menacer la parité, mais c'est une idée excitante, estime Colby Armstrong. J'imagine que ça va augmenter les cotes d'écoute de l'émission où l'ordre de sélection sera rendu public.»

Mais si cette nouvelle mesure vise à dissuader les mauvaises équipes de terminer dernières volontairement, c'est un coup d'épée dans l'eau, à en croire Armstrong.

Des joueurs en entrevue

En prévision de l'ouverture du marché des joueurs autonomes, une période sera allouée à la fin du mois de juin pour permettre aux équipes de voir en entrevue les joueurs qu'ils convoitent.

«Ce sont surtout les joueurs-vedettes comme Zach Parise ou Ryan Suter [qui ont signé des contrats incroyables l'été dernier] qui vont en profiter, soupçonne Guillaume Latendresse. Les équipes risquent de préparer des chandails pour les enfants des joueurs et de faire des choses qui ressemblent à ce qu'on voit dans le sport universitaire aux États-Unis.

«Cela dit, c'est toujours intéressant de visiter l'aréna, les installations et de mieux connaître une ville. Ça peut influencer la décision.»

Tests antidopage

Les tests antidopage et tout le programme entourant les substances interdites seront bonifiés. «Il y aura plus de tests, mais ce ne sera quand même pas comme aux Jeux olympiques», a prévenu Mathieu Darche.

Par le passé, chaque joueur pouvait être testé trois ou quatre fois durant une saison. À en croire l'ancien joueur Jason Strudwick, un ajustement sera apporté aux périodes de tests durant l'année.

Du même souffle, la LNH et l'Association des joueurs ont décidé d'aller de l'avant avec le dépistage des stimulants illégaux et des hormones de croissance.

Des dossiers laissés de côté

Un nouvel article portant sur la sécurité des joueurs a été ajouté à la convention collective. On ignore pour l'instant quels en sont les tenants et les aboutissants, mais ceux qui attendent des mesures visant à enrayer les coups à la tête seront déçus.

«Ce n'est pas le genre de chose qu'on retrouve dans une convention collective, nous a expliqué Darche. C'est le comité de compétition qui aura à se pencher sur ces questions-là.»

Ce fameux comité de la compétition pourrait aussi juger de la pertinence de modifier des règlements touchant le déroulement du jeu. Mais il est clair que la nouvelle convention collective n'entraînera pas de changements fondamentaux au jeu comme ça avait été le cas après le lock-out de 2004-2005.

Deux enjeux portant sur les contrats ont également été laissés de côté. On pense entre autres à l'inflation qu'on a observée sur les deuxièmes contrats et qui a rendu riches des joueurs prometteurs de 22 ou 23 ans.

De la même façon, les propriétaires ont accepté de maintenir le recours aux offres hostiles (offer sheets) qui, de Dustin Penner à Shea Weber, ont contribué à la flambée des salaires pendant la convention collective précédente.