Les amateurs de pools de hockey peuvent respirer un peu plus à l'aise. Les éditeurs de revues spécialisées ont l'intention de ramener en kiosque leurs magazines consacrés aux prédictions.

Certains entendent même en produire une nouvelle version mise à jour en tenant compte de la saison écourtée et des performances des joueurs qui ont évolué dans les autres ligues.

C'est le cas du groupe Transcontinental, à qui appartient la revue The Hockey News. Celle-ci ne produira pas un guide complet, comme celui du mois d'août, mais consacrera son prochain numéro à une liste mise à jour des 500 meilleurs choix selon ses collaborateurs et leur projection de points sur une saison de 48 ou 50 matchs, selon le cas.

«Nous voulons le rendre aussi utile que possible aux amateurs, a expliqué le rédacteur en chef de The Hockey News, Jason Kay. La version papier sera une édition régulière de The Hockey News, comme nous en faisons 26 exemplaires par année, et l'information à jour pour les poolers sera contenue dans ce numéro régulier.»

Contrairement au Guide annuel, pour lequel les collaborateurs de la publication ont tout l'été pour se préparer, celui-ci doit être prêt dans une semaine.

«Nous avons une devise au bureau: Ce sera fait! Et nous ferons ce qu'il faut pour que ce soit fait! Nous avons jusqu'à vendredi pour tout mettre ça ensemble et l'envoyer chez l'imprimeur. Impression samedi, sortie aux distributeurs dimanche... si Dieu le veut!» lance-t-il en homme habitué aux échéanciers trop serrés.

D'autres, comme le Guide des poolers de Hockey le Magazine et la publication spécialisée McKeen's, vont ramener en kiosque leur édition de la fin de l'été tout en offrant des analyses et des projections mises à jour sur internet.

«Il faut aussi faire confiance aux poolers qui connaissent leur affaire, indique Raphaël Doucet, rédacteur en chef du Guide des Poolers de Hockey le magazine. Dans la version papier, ce sont des prédictions sur 82 matchs et il fausdra ramener les projections sur 48 rencontres.»

Il reconnaît d'emblée, toutefois, qu'il s'agit d'un exercice périlleux étant donné les expériences variables des joueurs.

«Ce sera intéressant de voir les jeunes qui ont brillé dans la Ligue américaine (AHL), les joueurs qui ont très bien fait dans la Ligue continentale (KHL), les ligues européennes. C'est certain que leur projection sur 48 matchs sera augmentée ou réduite selon ce qu'ils ont fait lors des derniers mois.»

Du côté de The Hockey News, on prévoit pousser l'exercice à son maximum.

«C'est un défi complexe, reconnaît Jason Kay. Nous regardons ce qui s'est produit à la suite du conflit de 1994-95, la dernière fois que nous avons connu une saison écourtée et nous regardons quel impact cela avait eu sur différents types de joueurs, sur les vétérans, sur les recrues, les gardiens. Il y a une foule de facteurs dont il faut tenir compte et nous sommes en train de digérer et d'analyser toutes ces données au moment où l'on se parle.»

Il semble acquis auprès de plusieurs experts, toutefois, que les jeunes bénéficieront davantage du lock-out puisqu'ils sont presque tous restés actifs, soit dans la Ligue américaine, soit au niveau junior.

Pour cette raison, croit Raphaël Doucet, les Oilers d'Edmonton avec une formation de jeunes espoirs, seront ceux qui bénéficieront le plus du conflit sur le plan hockey à court terme.

«Ces jeunes, non seulement ont-ils pris de l'expérience dans la Ligue américaine mais, en plus, ils ont développé une certaine chimie. Justin Schultz était inconnu avec les Oilers avant d'arriver dans la Ligue américaine cette année et il a dominé, il a été le meilleur défenseur de la Ligue américaine d'octobre à aujourd'hui. Il va arriver dans la Ligue nationale gonflé à bloc, très confiant. Ils ont le momentum en plus; ces gars-là ne sont pas rouillés. Même chose pour Ryan Nugent-Hopkins, Taylor Hall, Nail Yakupov et Magnus Pajaarvi.»

Pour le Canadien, à l'opposé, l'occasion devrait être idéale pour permettre à ses espoirs de se développer davantage, selon lui.

«Chez le Canadien, cette année, on devrait plutôt se concentrer sur les vétérans et laisser les jeunes dans le junior ou dans la Ligue américaine pour qu'ils continuent à apprendre et ne s'imposent pas tout de suite la pression de Montréal. Après une 15e position l'an passé, le Canadien va se battre pour une place en séries. Il n'est pas sûr d'y arriver. C'est une année de transition et les jeunes joueurs du Canadien vont bénéficier davantage de terminer l'année dans le junior ou dans la Ligue américaine plutôt que de les lancer tout de suite dans la gueule du loup.»