Longtemps perçue comme une ligue «hors-la-loi» par Hockey Québec, la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS) pourrait bientôt entrer dans le giron de la fédération. Des discussions ont lieu dans les coulisses afin que le programme de la LHPS soit enfin reconnu par Hockey Québec; une manière pour la fédération de s'ouvrir davantage au hockey scolaire et à ce modèle inspiré des prep schools américaines.

«On ne veut plus être en compétition, mais plutôt en mode concertation», explique le directeur général de Hockey Québec, Sylvain Lalonde, qui a participé jeudi à une rencontre avec les cadres de la Ligue. M. Lalonde espère trouver un terrain d'entente qui permettra aux quelque 750 jeunes de la LHPS de devenir membres de la fédération dès l'année prochaine.

La LHPS a été créée en 2010 en parallèle avec le réseau de la fédération. Ses fondateurs voulaient créer une structure de hockey d'élite au sein même des écoles. Le but? Encourager les joueurs les plus prometteurs à terminer leurs études secondaires sans pour autant sacrifier leurs ambitions dans le hockey.

«Notre philosophie, c'est qu'un adolescent a besoin de stabilité. De secondaire 1 à 5, le jeune peut fréquenter la même école, il peut créer des liens à long terme avec ses entraîneurs, ses enseignants, ses coéquipiers, ses amis, au lieu de changer d'équipe chaque année, de changer d'entraîneur, de philosophie», explique le vice-président hockey de la Ligue, Dominic Ricard.

Mais puisque la LHPS n'a jamais été reconnue par la fédération, elle a parfois eu du mal à obtenir des heures de glace ou des officiels et n'avait pas le droit de participer aux tournois de la fédération. Ses relations avec Hockey Québec ont parfois paru houleuses. La fédération considérait bien maladroitement cette ligue comme «hors-la-loi». «Je préfère la qualifier de non fédérée», dit aujourd'hui M. Lalonde. Des articles de journaux ont mis le feu aux poudres, suggérant que Hockey Québec faisait tout pour nuire à certaines équipes de cette ligue, notamment en les privant d'heures de glace ou en tentant de les faire interdire dans des tournois aux États-Unis.

Sylvain Lalonde assure que ces histoires ont été largement exagérées. L'important, selon lui, c'est que la LHPS et Hockey Québec s'entendent aujourd'hui pour unir leurs forces.

Un plus pour le hockey scolaire

L'arrivée de la LHPS, la plus importante organisation non fédérée, viendrait consolider le virage de Hockey Québec en faveur du hockey scolaire. Le nombre de programmes sport-études en hockey a bondi depuis 3 ans, passant, selon Sylvain Lalonde, de 23 à 70. «Certaines personnes dans le hockey associatif ne voient pas l'importance ou le potentiel du hockey scolaire. Mais pour nous, depuis cinq ans, c'est dans les cartons», dit-il.

«Reconnaître une structure de hockey scolaire, c'est aussi reconnaître que ce qui se fait à travers le hockey scolaire est très positif pour le jeune élève qui veut étudier tout en pratiquant le hockey d'élite», croit Dominic Ricard, qui est aussi directeur général des Voltigeurs de Drummondville dans la LHJMQ.

La LHPS regroupe cette année une dizaine d'écoles secondaires, privées et publiques, établies un peu partout au Québec.