Les Bulldogs de Hamilton ne manquent pas seulement d'expérience. Ils manquent de buts aussi !

Le club-école du Canadien vient au 29e rang de la Ligue américaine pour les buts marqués. Davantage de tirs vers le filet, une meilleure présence au filet : la formule est archi-connue, mais les Bulldogs peinent à l'appliquer avec régularité.

La semaine dernière à St.John's, les hommes de Sylvain Lefebvre ont tiré 46 fois sur le filet des IceCaps, mais n'en ont soutiré qu'un seul but.

Même scénario dimanche alors qu'ils ont récolté 43 lancers dans un revers de 4-1 aux mains des Monsters de Lake Erie.

«On ne va pas se leurrer, on a beau avoir eu 43 lancers, plusieurs d'entre eux provenaient de la périphérie», a convenu Aaron Palushaj, auteur du seul but des siens.

«On ne paie pas le prix, a renchéri le défenseur Frédéric St-Denis. Je ne sais pas si c'est parce qu'on a peur, mais on ne va pas chercher les retours de lancers.»

À l'autre bout, le gardien Cédrick Desjardins a cédé sa place à Robert Mayer en milieu de rencontre après avoir accordé quatre buts.

Lents départs et attaque passive

Un peu de production en supériorité numérique aiderait sûrement à donner du momentum à cette jeune formation qui vient de perdre cinq des ses sept derniers matchs. Or, avec seulement six buts en 72 opportunités et un taux d'efficacité de 8,3% - le pire de la ligue - l'attaque à cinq des Bulldogs est famélique.

Dimanche, face aux Monsters, ils étaient à peine capables de s'installer en zone adverse.

«Il faut garder les choses le plus simple possible en avantage numérique parce qu'on n'a pas beaucoup de joueurs qui peuvent faire des jeux à chaque fois qu'ils ont la rondelle sur leur palette», a soutenu l'entraîneur-chef Sylvain Lefebvre.

Depuis le début de la saison, les Bulldogs ont pris la fâcheuse habitude d'accorder le premier but à l'adversaire. Face aux Monsters, c'était le 14e match consécutif où ça se produisait.

«Je commence à être tanné d'en entendre parler, a lâché Lefebvre. Moi, ce qui me préoccupe davantage, c'est de voir mes joueurs démontrer de l'acharnement, une meilleure concentration et une meilleure préparation. Je ne veux pas voir de joueurs abandonner et je ne veux pas voir de joueurs commencer le match sans être prêts.»

«Il y en a qui pensaient que ce serait facile parce que les Monsters disputaient un troisième match en trois soirs alors que nous étions frais et dispos...»

«L'absence de Geoffrion paraît»

Compte tenu de la jeunesse de la formation, on ne peut pas demander à des recrues de charrier l'équipe. Or, il semble manquer de vétérans pour prendre les choses en main.

Sans compter que l'absence de Louis Leblanc et Blake Geoffrion n'aide pas.

Leblanc, qui était revenu au jeu la semaine dernière après avoir raté 11 matchs en raison d'une blessure à une cheville, est entré en contact avec Morgan Ellis à l'entraînement, vendredi, ce qui a réveillé la douleur. Il devrait toutefois être de retour dans la formation au prochain match.

Quant à Geoffrion, dont la durée de l'absence demeure indéterminée, ses coéquipiers n'ont pas oublié l'inquiétante fracture du crâne dont il a été victime au Centre Bell, le 9 novembre.

«Au début, les détails de sa blessure nous arrivaient au compte-goutte, mais le lendemain matin, quand on a su qu'il avait passé proche d'y rester, ça nous a vraiment donné un coup, a raconté Gabriel Dumont. On est content qu'il soit sorti de l'hôpital. On reste en contact avec lui et on essaie de l'encourager pour passer à travers ça.»

«Boomer a joué 70 matchs dans la LNH au cours des deux dernières années et c'était notre meilleur buteur avant qu'il ne se blesse, a ajouté Dumont. C'est aussi quelqu'un qui apporte beaucoup de vie dans le vestiaire. Son absence paraît.»

Selon Aaron Palushaj, l'absence de Geoffrion ne fait que renforcer le besoin d'un attaquant d'expérience à l'attaque.

«Évidemment, la décision ne me revient pas, mais un vétéran de plus nous aiderait, a-t-il reconnu. En attendant, il faut travailler avec les effectifs que nous avons.»

Un long processus

Pour les Bulldogs, il va s'agir d'un long processus. Leur volonté de travailler et d'apprendre devrait faciliter leur progression, mais l'état-major de l'organisation espère que les choses décolleront en deuxième moitié de saison, une fois que tout le monde aura trouvé ses repères.

«Il s'agit de trouver notre zone de confort et de nouvelles façons de marquer», explique la recrue Brendan Gallagher, qui est peut-être celui qui a le moins souffert du passage chez les pros.

«On sort d'un circuit junior qu'on connaissait par coeur et on arrive dans la Ligue américaine, où le jeu est passablement différent. Mais nous n'allons pas utiliser la jeunesse comme excuse.»