Vous vous rappelez peut-être de Mike Commodore, ce défenseur qui portait jadis une immense crinière rousse sous son casque et qui a remporté la Coupe Stanley avec les Hurricanes de la Caroline en 2006. Tous ceux qui ont joué avec lui s'en souviennent, en tout cas, car il est reconnu comme l'un des joueurs les plus agréables à côtoyer dans un vestiaire de la LNH.

Commodore, 33 ans, s'est entendu avec les Bulldogs de Hamilton, jeudi, sur un contrat d'essai de 25 matchs.

«Je m'étais donné jusqu'au 1er décembre pour voir comment se dérouleraient les négociations, après quoi ça devenait important de me trouver un endroit où jouer», a expliqué Commodore à La Presse.

Décidément, l'arrière de 6'4 et 225 livres aura connu le meilleur et le pire de la dernière convention collective. Commodore est devenu un joueur régulier dans la LNH après le conflit de travail de 2004-2005, il a signé un lucratif contrat de cinq ans (18,75 millions), il a été renvoyé dans la Ligue américaine, son contrat a été racheté... et le voilà maintenant en mission de sauvetage de sa carrière dans la Ligue américaine.

«J'ai bouclé la boucle», s'est-il esclaffé.

Pratique, le contrat d'essai

On peut croire que ce contrat d'essai dans la Ligue américaine illustre à quel point Commodore est tombé bas. Or, c'est une fausse perception. Pendant le lock-out, ce genre de contrat est utilisé par des joueurs de la LNH ayant des choses à prouver. Une demi-douzaine de patineurs (dont Cam Barker, ainsi que son nouveau coéquipier chez les Bulldogs Darryl Boyce) ont signé des contrats semblables, voulant eux aussi profiter de la vitrine de la LAH pour démontrer qu'ils ont encore leur place au plus haut échelon.

Le contrat donne de la flexibilité autant au joueur qu'à l'équipe qui l'embauche. Puisqu'il est impossible de signer un contrat à deux volets (donc lié à la LNH) en raison du conflit de travail, un contrat d'essai est moins contraignant qu'un contrat à sens unique de la Ligue américaine. Un joueur peut aller voir ailleurs si de meilleures occasions s'offrent à lui.

Commodore est désormais en audition auprès des 30 équipes, sauf que cet été, déjà, il espérait ouvertement se joindre au Canadien. S'aligner pour les Bulldogs est ce qui s'en approche le plus, compte tenu des circonstances.

«Ma carrière s'est mieux passée que ne l'auraient cru certaines personnes, mais ça ne m'empêche pas d'en être, avec les Bulldogs, à ma 13e équipe en 13 ans, a rappelé Commodore. J'ai des effets personnels dispersés aux quatre coins de l'Amérique du Nord. Ça ferait du bien de pouvoir m'installer quelque part.»

Expérience, leadership et profondeur

Plusieurs dizaines de joueurs n'ont pas été en mesure de se trouver du boulot après le précédent lock-out et Commodore veut prendre les moyens de ne pas être du nombre cette fois-ci.

«Je ne pense pas que ma carrière dans la LNH soit terminée, affirme l'Albertain. Or, la meilleure façon pour moi de la poursuivre, c'est de continuer à jouer en Amérique du Nord. Si les choses sont comme elles l'étaient lors du lock-out de 2004-2005, il y a des dirigeants d'équipes à tous les matchs de la Ligue américaine. Ce sont ces gens-là qui doivent me voir à l'oeuvre.

«Je n'ai pas de contrat et j'ai 33 ans. Si j'allais jouer en Europe, ce serait facile pour eux de m'oublier.»

Dans les faits, le Tricolore n'aura pas besoin de 25 matchs pour savoir ce dont Commodore est capable. L'équipe considère qu'elle vient d'ajouter de la profondeur et un joueur susceptible d'être rappelé si saison il y a.

Pour l'heure, les Bulldogs accueillent avec plaisir un défenseur d'expérience.

«C'est l'un des meilleurs joueurs d'équipe avec lesquels j'ai joué, a dit Mike Blunden, qui a été son coéquipier chez les Blue Jackets de Columbus.

«C'est un défenseur qui peut affronter les meilleurs trios adverses. Nos jeunes défenseurs profiteront de sa présence.»