Pas moins de 18 582 spectateurs en manque de hockey étaient venus au Centre Bell encourager les Bulldogs de Hamilton plutôt que de suivre un autre épisode du feuilleton opposant la LNH à l'Association des joueurs.

Devant eux, les jeunes Bulldogs ont tenté tant bien que mal de tenir tête au Crunch de Syracuse. Mais les acrobaties du gardien Robert Mayer n'ont pas suffi à empêcher le club-école du Canadien de s'incliner 4-1 devant les champions en titre de la Coupe Calder.

Déjà privés de Louis Leblanc, qui soigne une entorse à une cheville, les Bulldogs ont perdu un autre soldat, vendredi, alors que Blake Geoffrion a quitté le match en première période, victime d'une sérieuse blessure à la tête.

Le petit-fils de Boum Boum a effectué un vol plané à la suite d'une sévère, mais légale mise en échec de l'ancien défenseur du Canadien Jean-Philippe Côté.

Geoffrion semble avoir été victime d'une lacération au visage en étant coupé par un patin de Côté. Il y avait d'ailleurs du sang sur la patinoire. Toutefois, l'entraîneur-chef Sylvain Lefebvre a indiqué après le match que c'est au moment où sa tête a heurté la glace que Geoffrion s'est blessé.

«Il est présentement opéré pour une blessure à la tête, ses parents sont à ses côtés et il est entre bonnes mains», a indiqué le coach.

Deux leçons de hockey

Il est plutôt inusité qu'une équipe déménage sitôt après avoir remporté un championnat. Ça a pourtant été le cas des Admirals de Norfolk qui, en dépit d'une saison historique marquée par une série de 28 victoires, a fini par boucler ses valises pour Syracuse cet été.

Mais que le club-école du Lightning de Tampa Bay enfile le chandail de Norfolk ou de Syracuse, il demeure le même rouleau compresseur.

Les Bulldogs avaient été étourdis par la vitesse du Crunch mercredi et ils n'ont guère mieux paru vendredi.

«Cette équipe vient de nous donner deux bonnes leçons de hockey», a humblement admis Lefebvre.

Ça aurait pu être pire, n'eût été du brio de Mayer devant le filet. Souvent laissé à lui-même, Mayer a vu ses coéquipiers courber l'échine après le deuxième but du Crunch, en toute fin de deuxième période.

Premier but pour Quailer

Les Bulldogs n'ont dirigé que 14 tirs sur la cage du Crunch et ils n'en avaient que huit au tableau après deux périodes. L'un de ces tirs a toutefois mené au premier but de Steven Quailer dans les rangs professionnels. Le grand ailier américain a surpris le gardien Dustin Tokarski d'un excellent tir du poignet en deuxième période.

«Ce but-là a fait du bien, il me libère d'un poids sur les épaules, a raconté Quailer. Je suis très chanceux d'avoir pu marquer ce but dans le cadre d'un tel match.»

Pour le reste, l'attaque des Bulldogs a continué de se faire discrète. Le trio formé des recrues Michaël Bournival, Brendan Gallagher et Patrick Holland s'est permis plusieurs belles incursions, mais peu de véritables chances de marquer en ont découlé.

Un style à polir

Le style que prônent les Bulldogs est aligné sur celui qu'entend prôner à Montréal la nouvelle direction du Tricolore. De cette façon, les joueurs rappelés ne seront pas dépaysés par un quelconque changement de tâche.

C'est un style agressif, axé sur la pression de rondelle et sur la vitesse d'exécution. Mais justement, devant des milliers de partisans qui ne demandaient qu'à être conquis, l'exécution n'était pas au rendez-vous.

«On courait un peu partout et on paniquait dans notre zone», a déploré le défenseur Frédéric St-Denis.

«On doit communiquer plus sur la patinoire. Cela fait une dizaine de matchs qu'on joue et un mois qu'on pratique ensemble. C'est inconcevable, je suis vraiment fâché.»

Son entraîneur a été plus clément, rappelant la jeunesse de sa brigade défensive et le fait que l'adversaire était champion en titre.

Nouvel éclairage

À l'occasion de la visite des Bulldogs, le Centre Bell a mis à l'essai son nouveau système d'éclairage D.E.L. qui remplace le système installé à l'ouverture de l'édifice en 1996.

«Cela nous permet de réduire notre empreinte environnementale tout en ayant un éclairage qui sera plus clair, non seulement pour les spectateurs, mais aussi pour la télédiffusion en HD», a expliqué à La Presse Kevin Gilmore, le vice-président et chef de l'exploitation du Canadien.

Le Centre Bell a fait appel à la firme québécoise Lidlum Sport pour effectuer cette modernisation. L'investissement de 700 000$ pourrait être rentabilisé en trois ans en économisant sur les facteurs d'électricité.