Cinq matchs ne font pas une saison. Et cinq matchs, ce n'est certainement pas assez pour déterminer le niveau exact de qualité du hockey disputé dans une ligue comptant 26 clubs qui jouent chacun 52 parties. Mais après cinq matchs, je peux certifier que le hockey auquel j'ai assisté depuis le début de ma petite virée dans la KHL est bon.

Aussi bon que dans la LNH? Certains soirs: oui! D'autres non! Cela dit, le match offert par le Lokomotiv de Yaroslav et le SKA de Saint-Pétersbourg, mercredi, était meilleur que bien des matchs auxquels j'ai assisté au Centre Bell ou ailleurs dans la LNH.

Le Lokomotiv et le SKA ont disputé un match enlevant, serré, rapide que l'équipe locale a gagné 2-1 au grand plaisir des quelque 9000 amateurs qui remplissaient les gradins. Un match qui aurait ravi tout amateur de hockey. Qu'il soit de Montréal, de Minsk ou du Minnesota.

Samedi dernier par contre, à Mystishchi, en banlieue de Moscou, mon tout premier match en KHL m'a laissé sur ma faim. Non seulement l'Atlant s'est fait planter 4-1 devant ses partisans, mais ses joueurs ne faisaient rien de bon sur la glace. Et le pire, c'est que leurs adversaires - encore le SKA de Saint-Pétersbourg - ne faisaient rien de mieux.

Ça augurait assez mal. Mettons!

Le lendemain, j'ai eu droit à un match de fou. Descendu de l'Oural, le Traktor de Chelyabinsk, une des bonnes équipes de la KHL, a vu le Spartak de Moscou, un club plus modeste malgré sa réputation et son histoire, enfiler trois buts rapides en début de troisième période pour prendre les devants 4-1. Les fans du Spartak, euphoriques, ne semblaient pas croire ce qu'ils voyaient. Ils avaient raison. Car cette avance pourtant confortable s'est envolée et le Traktor l'a emporté 5-4 en tirs de barrage.

Des bons matchs, des moins bons, des explosions de buts, des avances gaspillées, des équipes qui patinent à toute allure, d'autres qui patinent dans le sable.

Ça vous rappelle quelque chose?

Ça ressemble en tous points à ce que vous réservent le Canadien et l'un de ses adversaires lorsque vous décidez de vous rendre au Centre Bell, ou de suivre cette partie à RDS. Ou toute autre rencontre de la Ligue nationale.

Talentueux et rapides

Les joueurs de la KHL, et je ne parle pas ici des grandes vedettes venues y trouver refuge en raison du lock-out dans la LNH, sont des joueurs de talent. Ils savent patiner, manier la rondelle, orchestrer des attaques et respecter des systèmes. Car oui, dans la KHL comme dans la LNH, les joueurs doivent respecter des systèmes.

«Globalement, il y a plus de joueurs de talent dans la KHL que dans la LNH», m'a lancé Oleg Petrov. Quand j'ai dit à l'ancien du Canadien que cette affirmation semblait un brin exagérée, même deux, il l'a nuancée.

«Les gars qui évoluent sur les deux premiers trios des 30 équipes de la LNH joueraient ici n'importe quand. Nos joueurs de troisième et quatrième trios sont toutefois aussi des joueurs de talent. Ce ne sont pas des joueurs strictement défensifs ou des joueurs d'énergie qui se limitent à patiner et à faire de l'échec avant en recherchant une mise en échec percutante. Dans la KHL, les quatre trios jouent au hockey. Les quatre trios doivent produire.»

Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de mises en échec.

Les couvertures défensives sont serrées et bien que l'espace soit moins restreint sur les patinoires de la KHL que sur celles de la LNH - les glaces olympiques sont de 13 pieds plus larges que celles de la LNH - de bons coups d'épaule sont assénés le long des bandes. Les matchs auxquels j'ai assisté n'ont toutefois pas été marqués de mises en échec au centre de la glace.

Qualité avant quantité

Michael Garnett, un gardien originaire de Saskatoon qui a frappé à la porte de la LNH pendant cinq ans - il a disputé 24 matchs avec les Thrashers d'Atlanta en 2005-2006 - avant de faire le saut dans la KHL en 2008, tend à donner raison à Petrov.

«C'est du hockey certainement moins physique que dans la LNH, mais c'est du hockey de très bonne qualité. Le contrôle de la rondelle est primordial. La plus grande surface de jeu permet d'être beaucoup plus créatif en zone adverse. Les gars ne tirent pas dès leur entrée en zone comme c'est le cas à la maison. Ils s'assurent de créer une bonne occasion. Je sors de certains matchs complètement brûlé après n'avoir affronté que 22, 24 ou 26 tirs. Quand on se fait poivrer, la soirée est longue.»

Ligue recherche arbitres qualifiés

Les arbitres nord-américains qui se rivent le nez à la porte de la LNH devraient songer à imiter les joueurs qui ont vécu le même problème avant de se tourner vers la KHL.

Car, en matière d'arbitrage, la KHL cherche à s'améliorer. Elle a d'ailleurs ouvert ses portes à des officiels de la Scandinavie. Le but avoué: améliorer la qualité des arbitres et, surtout, uniformiser le rendement des officiels.

Comme dans la LNH, les arbitres ont recours aux reprises vidéo pour les aider à rendre les bonnes décisions avant d'accorder ou de refuser un but controversé. Mais les décisions laissent parfois à désirer. Souvent même. Mais bon! Que ce soit d'un bord ou l'autre de l'Atlantique, c'est bien connu: c'est toujours la faute aux arbitres.

Avis aux intéressés...