Mon russe s'améliore. Dans le train à bord duquel j'ai fait le trajet en direction de Yaroslav hier, j'ai même tenu ma première conversation. Pendant le trajet, nos deux compagnons de cabine, Sacha, un Kazakh, et Idar, un Tatar, deux amateurs de hockey d'un âge certain se sont mis à parler de la Série du siècle avec Alexandre, mon guide. J'ai aussitôt sauté dans la discussion.

Sauter, c'est un peu fort. Car je me suis limité à répondre Tretiak quand l'un nommait Dryden, Kharlamov quand l'autre lançait Esposito. Ce petit jeu m'a quand même permis de défiler une partie de la formation de l'équipe dirigée par Viktor Tikhonov. Et de réaliser aussi que la Série du siècle, dont on vient de célébrer le 40e anniversaire, est ancrée dans la mémoire des amateurs de hockey des deux bords de l'Atlantique.

Le train? Ordinaire. C'était vieux, ça sentait le vieux et ce n'était pas vraiment confortable. Même en deuxième classe. J'ose à peine imaginer la troisième et la classe économique. Quand Sacha et Idar nous ont expliqué, avec le sourire, qu'ils avaient 34 heures de plus que nous à passer dans cette cabine - le trajet Moscou-Yaroslav a pris quatre heures - pour se rendre à la porte du cercle polaire où ils construisent un oléoduc, j'ai cessé de me plaindre...