Zack Stortini a le physique de l'emploi.

L'ailier droit de 27 ans est un colosse de 6'4 et 219 livres, sa coupe Longueuil est bien entretenue et la seule palette qu'il puisse utiliser, c'est celle de son bâton. Car ses deux incisives centrales ont disparu.

«Je vais attendre la fin de ma carrière avant de réparer mes dents de façon permanente, explique-t-il. J'utilise un partiel amovible, mais je dois faire attention de ne pas effrayer devant les enfants s'il tombe pendant que je mange !»

En voyant Stortini, personne ne peut se méprendre sur son rôle sur une patinoire. Ce qui étonnera davantage, c'est que de tous les joueurs qui participent au camp des Bulldogs de Hamilton, c'est lui qui compte le plus de matchs d'expérience dans la Ligue nationale (257).

Zack Stortini a été un porte-couleurs des Oilers d'Edmonton durant cinq saisons jusqu'à ce qu'il prenne le chemin des mineures en février 2011. Depuis, il n'a joué qu'un match dans la LNH dans l'uniforme des Predators de Nashville.

«Mon but demeure de jouer dans la Ligue nationale, mais, peu importe où je joue, je veux aider mon équipe à gagner, soutient le sympathique fier-à-bras. Pas question d'afficher de la déception parce que je joue dans la Ligue américaine. Au contraire, c'est une bénédiction que de pouvoir jouer au hockey.»

«Je suis reconnaissant d'avoir la chance d'évoluer pour une telle organisation.»

Stortini - qui parle un brin français puisque son épouse est une Franco-ontarienne de Sudbury - a signé avec les Bulldogs un contrat à sens unique de la Ligue américaine qui l'assure pratiquement d'un poste avec l'équipe.

Il s'agit pour lui d'un deuxième séjour à Hamilton puisqu'il y avait fait un séjour, en 2006, à l'époque où la filiale était partagée entre le Canadien et les Oilers.

«Je pratique un style acharné contre lequel il est difficile de jouer, estime Stortini. Je suis là pour menotter les adversaires, mais en même temps, je suis capable de jouer.»

«C'est un excellent coéquipier, c'est un dur et il possède un excellent sens du hockey», a dit à son sujet l'ex-entraîneur des Oilers Tom Renney le jour où ceux-ci l'ont soumis au ballottage.

Seul hic : Stortini a subi plusieurs raclées à sa dernière saison dans le circuit Bettman et avait perdu la confiance de ses patrons

Mais s'il apporte un certain leadership, qu'il se montre volontaire pour protéger ses coéquipiers et qu'il peut répéter les neuf buts et 15 points qu'il a récoltés l'an dernier avec les Admirals de Milwaukee, les Bulldogs seront bien heureux.

Jusqu'ici, à ce camp d'entraînement, Stortini fait déjà meilleure figure que Ian Schultz, un autre colosse qui aurait intérêt à ne pas prendre trop de choses pour acquis.