Les vedettes de la LNH Evgeni Malkin et Sergei Gonchar ont paraphé des ententes avec l'équipe Metallurg, de la Ligue continentale de la Russie (KHL), après que la LNH eut imposé un lock-out à ses joueurs.

Le Metallurg, basé dans la ville industrielle de Magnitogorsk, a indiqué par voie de communiqué, dimanche, avoir conclu des ententes avec les deux Russes jusqu'à la fin de la saison 2012-13.

Craignant un long arrêt de travail, d'autres joueurs ont tôt fait de s'expatrier, dimanche.

C'est le cas du joueur de centre du Canadien Tomas Plekanec, qui s'est entendu avec l'équipe tchèque de Kladno, où il retrouvera son compatriote Jaromir Jagr. L'équipe a confirmé l'engagement sur son site Internet.

Le vétéran Pavel Datisyuk, des Red Wings de Detroit, joindrait les rangs de l'AK Bars de Kazan, dans la Ligue continentale, selon le journal Sport-Express.

Le journal Sport-Express avance quant à lui la signature de Pavel Datsyuk, des Red Wings de Detroit, avec l'AK Bars de Kazan.

Une autre vedette de la Russie, Ilya Kovalchuk des Devils du New Jersey, s'entendrait sous peu avec l'équipe de Saint-Pétersbourg, dit-on.

La LNH a formellement imposé un lock-out à ses joueurs tôt dimanche, après l'expiration de la convention collective liant les deux parties.

Malkin, joueur de centre âgé de 26 ans des Penguins de Pittsburgh, est l'actuel joueur par excellence de la LNH. Gonchar, 38 ans, est un défenseur des Sénateurs d'Ottawa.

Même si l'équipe n'a pas fourni de détails additionnels, elle a fait savoir qu'elle se conformerait aux règlements de la KHL quant à la signature des joueurs de la LNH pendant le lock-out. En vertu de ces règlements, les équipes de la KHL peuvent mettre sous contrat un maximum de trois joueurs de la LNH, au-dessus de leur limite de 25.

La KHL a aussi établi le plafond salarial des joueurs de la LNH à 65 pour cent de leur salaire actuel dans la LNH. Malkin a encore deux ans à écouler à son contrat et 16,5 millions$ US à empocher, avec les Penguins. Gonchar a une année à écouler à un salaire de 5,5 millions.

Exode vers l'Europe

Tous les joueurs qui faisaient partie d'une formation de la LNH, dimanche matin, sont libres de travailler ailleurs pendant la durée du lock-out, et plusieurs d'entre eux envisagent déjà cette possibilité, que ce soit en Russie, en Suisse, en Finlande, en Suède, en Allemagne, en République tchèque ou ailleurs.

Dans l'éventualité où le lock-out s'étirerait, on pourrait assister à un exode massif de joueurs. Presque 400 ont porté les couleurs d'équipes de 19 ligues européennes au cours du lock-out qui a provoqué l'annulation de la saison 2004-05. Cette migration ne s'est pas faite sans heurt, les joueurs de la LNH prenant la place de d'autres.

Le débat entourant l'épineux sujet a repris de plus belle, mais il est peu probable que «l'effet domino» décourage un grand nombre des 750 membres en lock-out de l'Association des joueurs de la LNH.

«Je suis un joueur de hockey et c'est (le hockey) un secteur concurrentiel, a déclaré le capitaine des Penguins de Pittsburgh, Sidney Crosby. Est-ce que je retire une grande satisfaction à l'idée de prendre la place de quelqu'un dans une équipe? Non. Mais au bout du compte, je suis un joueur de hockey.»

Si le joueur-phare de la LNH finit par signer en Europe, il est fort probable qu'il se retrouve en Russie ou en Suisse. Son coéquipier Malkin chez les Penguins s'est déjà engagé envers l'équipe de sa ville natale, à Magnitogorsk, et on le soupçonne d'essayer de le convaincre de le suivre.

Pour les 20 équipes basées en Russie, seulement une des trois places est disponible pour un joueur étranger, et ce joueur doit avoir disputé un minimum de 150 matchs dans la LNH au cours des trois dernières saisons, avoir porté les couleurs de l'équipe nationale de son pays dernièrement ou avoir remporté la coupe Stanley ou un trophée individuel.

Les six équipes localisées à l'extérieur de la Russie n'ont pas de restrictions et peuvent mettre sous contrat n'importe quels joueurs.

À sa cinquième saison, la KHL estime être en excellente position pour tabler sur la disponibilité d'autant de joueurs élites.

«J'estime que ça représente un énorme potentiel de marketing additionnel pour la ligue et le hockey, a déclaré récemment le vice-président de la KHL, Ilya Kochevrin. Les joueurs-étoiles suscitent de l'intérêt chez beaucoup de gens... qui ne considèrent pas forcément le hockey comme leur sport de prédilection.

«Comme outil de marketing, c'est une belle vitrine pour nous», a-t-il résumé.

En Suède, on a débattu de la meilleure façon d'aborder le lock-out. Les dirigeants de la première division, connue sous le nom Elitserien, ont tranché que tous les joueurs doivent signer un contrat pour la saison entière - peu importe que la LNH reprenne ses activités.

Les équipes de deuxième division accepteront les joueurs de la LNH, même pour une courte période. Les équipes suédoises sont limitées à deux joueurs nés à l'extérieur de l'Europe.

L'obtention d'assurances est le principal obstacle pour les joueurs désireux de s'expatrier. Le processus est relativement simple pour ceux qui sont en bonne santé. Il est beaucoup plus compliqué pour un joueur comme Crosby, qui a subi quelques commotions cérébrales et qui doit empocher presque 112 millions$ US au cours des 13 prochaines saisons.

Les équipes européennes vont défrayer les coûts qui pourraient s'élever entre 2500 et 20 000 $ par mois, selon un agent.

Ces dernières semaines, les joueurs ont beaucoup parlé de la possibilité d'aller jouer à l'étranger. Il en a notamment été question lors de la réunion syndicale de New York, la semaine dernière.

«Beaucoup de gars ont apprécié leur expérience outre-mer la dernière fois», a souligné le joueur de centre des Sénateurs d'Ottawa, Jason Spezza.

Il reste à voir quel accueil réservera la KHL aux joueurs-étoiles. L'attaquant Michael Cammalleri, des Flames de Calgary, a affirmé que la Russie était la destination toute désignée pour les Européens. Il avance même que certains d'entre eux ne voudront peut-être pas revenir en Amérique, à la fin du conflit.

«Vous pouvez y aller et gagner plusieurs millions de dollars», a noté Cammalleri.