À moins d'un revirement de taille, le scénario d'un troisième lock-out en 18 ans dans la Ligue nationale de hockey est de plus en plus probable.

Avec une convention collective qui expire le 15 septembre, joueurs et propriétaires se sont rencontrés à New York mercredi, une première depuis le 31 août. Les premiers ont soumis une proposition, les seconds ont soumis une proposition de la dernière chance, et au final, les deux parties n'ont fait aucun progrès.

Avec la date butoir qui arrive, les partisans auront besoin d'un petit miracle s'ils espèrent retrouver leurs équipes favorites sur les patinoires en octobre.

«J'espère que ça va s'arranger, c'est pour ça qu'on est ici», a lancé Brian Gionta, le capitaine du Canadien, en arrivant à l'hôtel des joueurs en début de soirée.

«La bonne nouvelle, c'est qu'on est tous ici, dans la même ville, a ajouté Jonathan Toews, des Blackhawks de Chicago. C'est bien dur de prédire ce qui va arriver.»

En effet. Mais pour l'heure, les prévisions ne sont pas très bonnes. Dans la journée de mercredi, l'Association des joueurs, représentée par Donald Fehr et une dizaine de membres, a rencontré la direction de la LNH, représentée par le commissaire Gary Bettman et deux propriétaires. Les joueurs ont soumis une proposition, «qui n'était vraiment pas différente de la dernière», a tenu à dire Bettman, visiblement irrité.

En substance, les hockeyeurs proposent à la ligue une nouvelle convention collective de cinq ans, avec un partage des revenus qui ferait passer leur part de 54,3% à 52,3%. Ils  ne sont toujours pas prêts à plier sur la question des baisses de salaires.

Les dirigeants de la ligue, eux, ont soumis une nouvelle offre de six ans, avec un partage des revenus revu à la baisse pour les joueurs, passant à 49%, à 48% et finalement à 47% pour les quatre dernières années de l'entente. Présentement, les joueurs ont droit à 57%.

Gary Bettman a prévenu ces derniers que l'offre n'est valable que jusqu'au 15 septembre. «Si ce n'est pas accepté, on va retirer notre offre», a-t-il répété.

Donald Fehr n'a pas semblé épaté par cette dernière proposition, qui, selon-lui, revient encore au même but: soutirer des dollars aux hockeyeurs. «Ils voulaient retirer aux joueurs un montant extraordinairement énorme et là, ils veulent juste aller chercher un montant vraiment gros», a-t-il imagé.

Seul point positif au tableau: les deux camps s'accordent pour ne rien modifier à la définition du partage des revenus, qui avait été établie lors de la création de la convention collective de 2005.

«On a fait un peu de chemin, a insisté Don Fehr. Il y a deux nouvelles propositions devant nous. Ce que l'on souhaite, c'est de créer un dialogue qui va nous permettre de faire le reste du chemin.»

Fehr a ensuite rencontré plus de 250 joueurs dans un grand hôtel de Times Square mercredi soir, et il le fera de nouveau jeudi matin. Les gouverneurs du circuit, eux, se réunissent jeudi après-midi à Manhattan.

Aucune autre rencontre n'est prévue entre les deux parties, mais Fehr et Bettman ont précisé qu'ils demeurent tous deux ouverts à d'autres discussions.

Mais à 48 heures de la date butoir, même les plus optimistes doivent se résigner à la dure réalité.

«On n'est pas prêts à accepter des réductions de salaire, et on veut conserver nos acquis, a résumé l'ancien du Canadien Mathieu Darche. Il y a encore du travail à faire.»