Profitant d'une seule journée avec la Coupe Stanley, Jonathan Bernier avait prévu une petite visite guidée de sa ville natale avec le fameux trophée qu'il a soulevé il y a un mois sur la patinoire du Staples Center de Los Angeles.

Il s'agissait d'un retour du trophée en sol lavallois. En 2004, Martin St-Louis et Éric Perrin l'avaient exposé dans les jours suivants la conquête du Lightning de Tampa Bay.

Même si les minutes avec la Coupe sont toutes aussi précieuses que le trophée lui-même, le gardien des Kings, qui souhaitait vivre ce triomphe entouré de ses proches, avait tout de même planifié deux sorties publiques.

Après un arrêt à l'hôtel de ville, le Lavallois, qui célébrera son 24e anniversaire le mois prochain, avait prévu un bain de foule dans l'amphithéâtre où il a enfilé les jambières pour la première fois à l'âge de six ans.

Il fallait voir les yeux pleins d'admiration des centaines de jeunes présents à l'aréna Yvon-Chartrand de Laval.

Sous des applaudissements soutenus, le héros de la journée a tenu à remercier ses parents, tous les bénévoles engagés dans le hockey mineur de la région, et tous ceux qui s'étaient déplacés pour l'événement.

«J'espère que plusieurs suivront mes traces et réaliseront le rêve de jouer dans la Ligue nationale de hockey et de gagner la Coupe Stanley», a-t-il lancé lorsqu'il s'est adressé à la foule.

Pendant que les partisans se succédaient pour immortaliser leur rencontre avec la vedette des Kings, Bernier ne pouvait s'empêcher de constater tout le chemin parcouru depuis ses premiers coups de patin. Mais surtout, se tourner vers l'avenir.

Loin de L.A.?

N'ayant pas participé à un seul match éliminatoire, le gardien auxiliaire n'a qu'un objectif en tête. «Je veux retrouver le filet», insiste l'ancien porte-couleurs des MAINEiacs de Lewiston.

Que ce soit à Los Angeles ou ailleurs, Bernier souhaite simplement chausser les patins sur une base régulière, même s'il est conscient que les Kings auront toujours une place de choix dans son coeur.

«Si on m'offre le choix, je préfère être roi dans un petit royaume plutôt qu'un valet dans un grand «, tranche-t-il avec un grand sourire.

Les événements des dernières semaines en Californie pourraient décider pour lui; le directeur général Dean Lombardi vient de consentir un contrat de 10 ans à Jonathan Quick. «Ce contrat prouve que l'organisation a fait son choix, ce qui devrait dénouer la situation dans laquelle je me suis retrouvé au cours de la dernière année», affirme Bernier.

«Dean m'a assuré que j'allais être échangé, mais tout dépend des offres qu'il recevra. Je ne peux pas révéler si des équipes se sont informées à mon sujet, mais il y en a peut-être une qui pourrait être proche d'ici!»

Sentiments différents

Vainqueur de la Coupe du Président avec les MAINEiacs en 2007, le gardien au numéro 45 avoue que la sensation est différente lorsqu'on campe le rôle de partant. «Je peux me dire que j'ai contribué aux succès de l'équipe en saison régulière», dit Bernier.

Durant l'année, Bernier a pu garder le moral grâce aux encouragements et aux bons mots de son ami Simon Gagné, qui vient tout juste d'inscrire son nom sur la Coupe après une carrière de 12 saisons. «Il m'a rapidement fait réaliser la chance que j'avais de pouvoir gagner si tôt [dans ma carrière]. On ne sait jamais si on aura la chance de soulever la Coupe à nouveau, alors, j'en ai profité.

«Sauf que j'espère avoir la chance de la gagner par moi-même. Et c'est à ce moment que je pourrai pleinement vivre mon rêve de p'tit gars.»

Dans un horaire réglé au quart de tour, le jeune gardien des Kings se garde bien sûr quelques moments de solitude avec le mythique trophée avant de le laisser rejoindre Gagné dans la région de Québec. «Je ne sais pas si je vais suivre [la Coupe]. Tout dépendra de la soirée!»

Après une fête privée qui s'est probablement terminée au petit matin, Bernier pourra dire «À la prochaine!» à la convoitée récompense et retrouver un rythme de vie normal... jusqu'au début de la saison prochaine.