La nervosité précédant le repêchage de la LNH a fait place à une fébrilité d'une autre nature chez la plus récente cuvée d'espoirs du Canadien, jeudi, à l'occasion de la première des trois journées d'un camp de perfectionnement prévu à leur intention au Complexe sportif Bell de Brossard.

Il y a une semaine, les Alex Galchenyuk, Sebastian Collberg, Tim Bozon, Charles Hudon et compagnie étaient incertains du rang de leur sélection et de l'identité de l'équipe où ils aboutiraient. Voilà maintenant qu'ils doivent composer avec l'inconnu qui vient avec le fait d'appartenir à une équipe de la LNH, même si cet état d'esprit sera chassé à la fin du week-end.

«C'est vrai qu'il y a encore de la nervosité, a reconnu Collberg, que le CH a choisi au troisième rang de la deuxième ronde, samedi. Il y de nouvelles choses à connaître, de nouvelles personnes à rencontrer. Mais déjà nous avons passé des tests, (jeudi) matin, alors je me sens déjà mieux.»

«Comme (le directeur du dépistage du CH) Trevor Timmins nous l'a dit, (le repêchage) est juste un billet pour entrer dans l'autobus. Tu n'as pas encore commencé à rouler, alors tu ne sais pas encore à quoi t'attendre, a noté Hudon, un choix de cinquième ronde. On essaie d'être une éponge.»

«Quand je suis venu (à Brossard) à la mi-juin pour le camp d'évaluation du Canadien, je me promenais dans le complexe et je me disais que ce serait incroyable de pouvoir m'entraîner ici régulièrement. Et maintenant, je suis ici, alors c'est formidable. C'est une grande fierté pour moi», a commenté Galchenyuk, que le Tricolore a repêché au troisième rang du premier tour, vendredi, au Consol Energy Center à Pittsburgh.

Les nouveaux protégés du Canadien ont par ailleurs découvert, depuis le week-end, la rançon de la gloire qui vient avec le fait d'être un membre d'une des plus grandes organisations de l'histoire du hockey.

«Le nombre de messages que j'ai reçus sur internet et par mon téléphone - des gens de Montréal, de Suisse et de France - est incroyable, a constaté Bozon, un hockeyeur de nationalité américaine et française qui a été repêché au troisième tour. Je ne pensais pas que le simple fait de faire partie de l'organisation du Canadien déclenchait quelque chose d'une telle ampleur. Tu sens vraiment que tu es quelqu'un de connu dans le monde. Mais je garde les pieds sur terre puisque j'ai encore tout à prouver.»

Même un joueur comme Hudon, qui a grandi au Québec et évolue dans la LHJMQ avec les Saguenéens de Chicoutimi, s'est dit surpris des réactions qu'il a reçues ces derniers jours.

«Quand tu reviens au Québec, tout le monde te reconnaît, a noté celui qui s'est soudainement "découvert" de nouveaux liens de parenté avec plusieurs Québécois. Il y a beaucoup de personnes sur Facebook et Twitter qui se disent de la famille, mais j'écoute mes parents là-dessus. S'ils me disent que ces gens-là font effectivement partie de la famille, je vais être très fier de les accepter dans ma vie!»

Galchenyuk, un Américain d'origine russe, a quant à lui apprécié avoir eu l'occasion de croiser Andrei Markov, jeudi matin, à Brossard.

«Je l'ai salué dans le gymnase et il m'a dit que je ne devais pas hésiter à lui poser des questions si j'en avais», a raconté Galchenyuk, qui a dit avoir l'intention de revenir à Montréal cet été pour s'entraîner avec d'autres membres du Canadien.

À quelques heures de la première séance de patinage du camp de perfectionnement prévue en fin d'après-midi, jeudi, Galchenyuk a de nouveau démontré qu'il ne se laisserait pas déstabiliser facilement par certaines questions insistantes. Il a évité de s'avancer sur les scénarios qui ne sont pas de son ressort, comme par exemple la possibilité - très mince - qu'il accède à la LNH dès l'automne prochain.

«Voyons d'abord si je suis retenu au sein de l'équipe», a tranché Galchenyuk quand on s'est mis à discuter du numéro qu'il pourrait porter dans l'uniforme tricolore.

«Je sais qu'il y a beaucoup de pression de la part des médias. Je sais que c'est un aspect important de la vie de hockeyeur. Je suis prêt à bien composer avec ça», a déclaré l'attaquant du Sting de Sarnia, qui a commencé à gazouiller en français sur Twitter, jeudi matin, avec l'aide de Hudon.

Galchenyuk pourrait même accorder des entrevues en français dans un proche avenir, lui qui a parlé cette langue à l'âge de neuf ans, quand sa famille résidait en Suisse.

«Juste à entendre parler les gens, je crois que je pourrais apprendre le français sans trop de problème, a-t-il affirmé. Je sais que ce serait quelque chose que les amateurs apprécieraient beaucoup, alors je vais probablement m'y mettre bientôt.»

Galchenyuk, Bozon et Hudon rencontraient les médias québécois pour la deuxième fois déjà, jeudi, après une première saucette à l'occasion du repêchage. C'était toutefois une première pour Erik Nyström, repêché au sixième tour. L'attaquant suédois ne s'est pas rendu à Pittsburgh, la semaine dernière.

«J'ai suivi le repêchage sur internet chez moi, avec mon père, a-t-il indiqué dans le vestiaire du CH à Brossard. J'ai vu mon nom apparaître et j'ai reçu un appel pas longtemps après. J'ai eu peur pendant un moment que je ne serais pas repêché, mais finalement ç'a été une belle surprise.»

Quatorze joueurs ont été invités à ce camp de perfectionnement. Il s'agit avant tout d'une occasion pour les sept joueurs repêchés par le Canadien de se familiariser avec l'environnement montréalais. Deux joueurs sélectionnés lors d'années antérieures, Mac Bennett (2009) et Daniel Pribyl (2011), sont également de la partie. Le CH a par ailleurs invité cinq joueurs à l'essai.