Après avoir perdu en finale de la Coupe Stanley face à l'Avalanche du Colorado en 2001, et ainsi raté la chance de remporter deux titres de suite, un Martin Brodeur frustré et vexé avait refusé de rencontrer les journalistes.

De bien des façons, Brodeur est un homme très différent 11 ans plus tard. Son habituel sourire est encore là... même après une défaite.

Non seulement le gagnant de trois trophées de la Coupe Stanley a-t-il discuté avec les journalistes après l'élimination en six matchs des siens aux mains de Kings de Los Angeles, lundi soir, mais l'athlète de 40 ans a dit exactement ce que les partisans des Devils souhaitaient entendre après une saison magique: il veut en disputer une autre au New Jersey.

Et pourquoi pas?

Une année après avoir raté les séries pour la première fois depuis 1996, les Devils ont repris leur place parmi les équipes de premier plan de la LNH sous l'égide du nouvel entraîneur Peter DeBoer, et ils sont venus à seulement deux victoires de remporter ce qui aurait été le quatrième championnat dans l'histoire de la concession.

En cours de route, les Devils ont récolté 102 points en saison régulière et ont profité des exploits de trois marqueurs de 30 buts. Ils ont aussi éliminé les Panthers de la Floride, l'ancien club de DeBoer, de même que deux clubs rivaux, les Flyers de Philadelphie et les Rangers de New York. Ils ont ainsi été couronnés champions de l'Association Est pour la première fois depuis 2003.

Ils ont fini par trébucher devant les Kings. Mais même dans la défaite, ils ont su entretenir le suspense en signant deux victoires après avoir subi la défaite dans les trois premières rencontres de la finale. Les Devils sont seulement la troisième équipe dans les annales de la LNH à avoir provoqué la tenue d'un sixième match en finale après avoir perdu les trois premiers affrontements.

«C'est décevant, mais ç'a été une excellente saison pour les Devils, a noté Brodeur. On en a fait du chemin pour finalement aspirer à la Coupe Stanley, après avoir raté les séries l'an dernier. Seulement une équipe peut gagner, ce n'est pas nous cette fois, mais on est fier de ce qu'on a accompli.»

La belle époque est donc de retour, bien que Lou Lamoriello aura beaucoup de travail à faire d'ici le début de la prochaine saison. La principale préoccupation concerne le capitaine Zach Parise, qui pourrait devenir joueur autonome sans compensation. Il est le coeur de l'équipe.

«Personne ne s'attendait à nous voir ici. Nous avons joué avec ardeur et nous avons tous cru en nous même, a souligné Parise. Personne ne s'attendait à ce que les Devils battent les Flyers ou les Rangers, et nous l'avons fait. En bout du ligne, il nous a juste manqué une coche.»

Le contrat de Brodeur est échu, tout comme ceux du gardien réserviste Johan Hedberg, des défenseurs Bryce Salvador et Peter Harrold ainsi que des attaquants Petr Sykora et Alexei Ponikarovsky. Le quatrième trio au complet, composé de Ryan Carter, Stephen Gionta et Steve Bernier, se retrouve dans la même situation. Il faudra voir si la pénalité majeure écopée par Bernier, lundi, qui a grosso modo donné la victoire et la coupe aux Kings, entrera en ligne de compte dans la réflexion de Lamoriello.

Le défenseur Mark Fayne, qui a disputé tous les matchs cette saison, pourrait devenir joueur autonome avec compensation. Il devrait rester avec l'équipe.

Pendant que les Kings célébraient sur la glace, lundi, Brodeur, de retour dans le vestiaire, a clairement indiqué qu'il voulait jouer la saison prochaine et qu'il préférait poursuivre sa carrière au New Jersey.

«L'équipe compte plusieurs jeunes joueurs, mais aussi des joueurs qui ont une certaine expérience, a affirmé Brodeur. Et grâce à des transactions, on s'est donné une bonne profondeur. J'espère qu'on pourra garder notre monde.

«Chaque année c'est la même chose. C'est difficile de garder le même groupe, a noté le vétéran gardien. En espérant qu'on pourra poser les gestes nécessaires pour garder ces gars-là, et que je pourrai en faire partie.»