Blanchis 3-0 par Henrik Lundqvist lundi, les Devils avaient une stratégie toute simple pour maximiser leurs chances de victoires: percer la défensive des Rangers pour obtenir plus de tirs sur le gardien suédois afin de le déjouer ne serait-ce qu'une fois.
L'objectif a été atteint. Non seulement les Devils ont trouvé le moyen d'obtenir plus de tirs au but que lundi (27 contre 21) mais ils ont aussi trouvé le moyen de marquer trois fois aux dépens de Lundqvist. Ces trois buts combinés à 23 arrêts de Martin Brodeur ont permis aux Devils de l'emporter 3-2 et de niveler les chances 1-1 en finale de l'Est. Une finale qui se poursuivra samedi après-midi au domicile des Devils, le Prudential Center.
«Nous tenions à gagner les deux premières parties. Après avoir perdu le premier match en dépit du fait que nous avons dominé les deux premières périodes, je crois que nous avons démontré beaucoup de confiance et de caractère en jouant comme nous l'avons fait ce soir. Je préférerais être en avant 2-0, mais je suis pleinement satisfait de retourner à la maison avec une égalité au lieu d'un recul de 0-2», a commenté le capitaine des Devils Zach Parise.
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Dans le camp des Rangers, c'était orageux après le revers. Un revers que les Blueshirts tenaient à éviter. Ils ont échoué, lamentablement, en laissant filer une avance de 2-1 en fin de deuxième période pour ensuite s'avouer vaincus au dernier tiers. Avec cette défaite, les Rangers passent dans le beurre une troisième fois de suite depuis le début des séries. Comme ils l'avaient fait contre Ottawa et Washington en première et deuxième rondes, ils ont été incapables de profiter de l'avantage de la patinoire pour s'offrir une avance de 2-0 dans la finale de l'Est.
Visiblement en colère après la rencontre, l'entraîneur-chef John Tortorella a limité au strict minimum les réponses offertes aux six questions qui lui ont été posés.
Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné? «Un tas de choses que je vais garder pour le vestiaire.»
Pouvez-vous expliquer pourquoi avoir confiné Marian Gaborik au banc en troisième période? «Non!»
Considérez-vous que l'effort déployé par vos joueurs était suffisant pour gagner? «Non!»
Êtes-vous déçu de l'effort offert ce soir après les bonnes performances obtenues contre Washington? «J'ai déjà répondu à ça. Non!»
Quels aspects du jeu voudriez-vous améliorer? «Je vais garder ça pour le vestiaire...»
Ah oui! J'oubliais le traditionnel: «nous devons nous améliorer à chaque match en tant qu'équipe», a aussi servi Tortorella dans un point de presse éclair.
Tirs déviés
Victimes de 26 rondelles bloquées lors du premier match de la série, lundi, les Devils ont, belle ironie, contré la stratégie défensive des Rangers et se rendant davantage au filet.
Non seulement les Rangers se sont contentés de 16 tirs bloqués, mais deux des trois buts des Devils ont été le résultat de tirs déviés: le but égalisateur de Ryan Carter en fin de deuxième période et le but de la victoire de David Clarkson au dernier tiers.
«C'est ce que je disais mardi: en fonçant au filet on se donne une chance de faire dévier des tirs et aussi de sauter sur des rondelles libres», a mentionné Martin Brodeur qui a connu une bonne soirée de travail encore mercredi.
Comme il l'avait fait lundi en plongeant sur sa droite pour voler un but certain au défenseur Marc Staal, Brodeur a réalisé un autre arrêt du tonnerre mercredi en stoppant un tir de Marian Gaborik avec l'arrière de sa jambière.
«Je voulais le surprendre en plongeant vers lui, mais c'est lui qui m'a surpris. Il avait flairé mon geste et a arrêté avant de tirer. J'étais sur le ventre. Battu. J'ai levé ma jambière et j'ai senti la rondelle me toucher. Je ne sais pas ce qui est arrivé ensuite. Ils ont toutefois été en mesure de maintenir la pression et c'est plate qu'ils aient marqué leur premier but ensuite. Surtout que c'est moi qui ai poussé la rondelle derrière la ligne rouge en reculant ma jambière», a expliqué Brodeur.
Le fil du match
Meilleure équipe sur la glace en première période, les Devils ont su profiter de leur deuxième attaque massive pour inscrire le premier but.
Campé à la pointe où il avait connu un très mauvais match lundi, Ilya Kovalchuk a profité d'une confusion des joueurs des Rangers qui se sont regroupés dans l'enclave pour filer vers le but. Après trois ou quatre bonnes enjambées, l'as marqueur des Devils a décoché un tir parfait. Un redoutable tir des poignets qui s'était logé dans la lucarne avant même qu'Henrik Lundqvist n'ait eu le temps de bouger sa mitaine.
C'était le sixième but des séries de Kovalchuk (13e point) qui domine la Ligue avec quatre buts en avantage numérique.
Les Rangers sont revenus en force en période médiane. Ils ont maximisé deux attaques massives pour niveler les chances et prendre les devants. Profitant de la présence de Derek Stepan qui voilait la vue de Martin Brodeur, Marc Staal a marqué avec un tir de la pointe.
Comme ce fut le cas lundi, ce but a donné des ailes aux Rangers qui se sont alors mis en marche. Après la pénalité coûteuse écopée par Alexei Ponikarovsky, Travis Zajac a péché lui aussi écopant, comme son coéquipier, une pénalité pour obstruction en zone offensive. Sur un jeu semblable à celui qui a conduit au premier but, Martin Brodeur devait composer avec la présence de Chris Kreider qui ne s'est pas contenté de lui voiler la vue, mais qui a aussi fait dévier la rondelle pour inscrire son 4e des séries.
Tout allait bien pour les Rangers et leurs partisans jusqu'à ce que le 4e trio des Devils ne gâche la fête.
Contre le premier trio des Blueshirts - Hagelin-Richards-Gaborik - Ryan Carter a fait dévier un tir du défenseur Bryce Salvador pour ramener son club dans la rencontre.
En plus de jeter la consternation dans les gradins, ce but a soulevé la colère de l'entraîneur-chef John Tortorella qui a passé un savon à ses joueurs vedettes à leur retour au banc.
L'entracte n'a pas suffi à calmer Tortorella qui a confiné Marian Gaborik au banc pour la majorité de la troisième période. De fait, Gaborik n'a effectué que quatre présences en toute fin d'engagement.
«Ce but représente le point tournant du match. Non seulement avons-nous été en mesure de niveler les chances avec moins de deux minutes à faire (1:51) mais c'est notre quatrième trio qui a marqué ce but important. Ces gars-là se sont défoncés toute l'année pour nous. Ils ont connu de très bonnes séries lors des deux premières rondes et il y a toujours un effet d'entraînement important lorsque ces gars contribuent au succès de l'équipe», a reconnu le capitaine Zach Parise.
David Clarkson a redonné les devants aux Devils en troisième. Bien posté devant le filet des Rangers, le robuste attaquant qui a marqué 30 buts en saison régulière, a habilement fait dévier un tir d'Adam Henrique derrière Henrik Lundqvist.
C'était le troisième but des séries pour Clarkson. Un troisième but gagnant.
«Je ne suis pas convaincu que le surnom de «joueur des grandes occasions» soit approprié pour moi. Pour connaître du succès, je dois me trouver où j'étais pour marquer ce soir. C'est là que c'est payant. La rondelle était assez élevée, mais je savais que mon bâton respectait la hauteur réglementaire. J'ai toutefois été soulagé de voir l'arbitre confirmer le but», a indiqué Clarkson.
«Ce n'est pas comme si nous avions disputé un mauvais match lundi. Nous étions dans le coup, nous dominions même les deux premières périodes. Mais nous avons été récompensés ce soir alors que nous ne l'étions pas lundi. Je crois toutefois que nous nous sommes donné de meilleures chances d'être récompensés en étant plus efficaces dans notre échec avant, plus solides le long des bandes et surtout en nous imposant comme nous l'avons fait devant leur filet», a analysé Dainius Zubrus.
Maintenant égale 1-1, la série se poursuivra samedi après-midi au Prudential Center, de l'autre côté du fleuve Hudson.
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Entre les lignes
Bien que les Rangers n'aient bloqué que 16 tirs des Devils, Ryan McDonagh en a stoppé huit à lui seul. Ce n'est pas rien. Le jeune défenseur qui aurait pu évoluer pour le Canadien a aussi asséné cinq mises en échec en plus d'obtenir trois tirs sur Martin Brodeur. Rien que ça...
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Les Devils ont décoché 20 tirs de plus que les Rangers. En plus de leurs 27 tirs cadrés, les joueurs du New Jersey ont raté la cible à 16 reprises et vu les Rangers bloquer le même nombre de rondelles. Dans le camp des Rangers, outre les 25 tirs cadrés, sept tirs ont raté la cible et le même nombre ont été bloqués. Les Rangers peuvent se consoler à l'idée qu'ils ont été plus précis que leurs adversaires.
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Autre statistique favorisant les Rangers: les mises en échec qu'ils ont dominées 39-34. Outre McDonagh, Ryan Callahan a aussi obtenu cinq mises en échec.
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En raison des deux journées insérées entre les matchs deux et trois, les entraîneurs des deux équipes donneront congé à leurs joueurs jeudi avant de diriger des entrainements vendredi. Parce que le match de samedi sera disputé à 13h, il n'y aura pas d'entraînements matinaux avant la troisième rencontre.