Il a fallu sept matchs et, qui plus est, deux périodes de prolongation. Mais les Devils du New Jersey ont finalement disposé des Panthers de la Floride et obtenu leur place en demi-finale de l'Association Est, tôt vendredi matin.

Pour une organisation qui a remporté la coupe Stanley trois fois et décroché quatre titres de conférence depuis 1995, ainsi que neuf championnats de section depuis 1996, on pourrait croire qu'une telle réalisation va de soi.

Sauf que ces dernières années ont été un peu difficiles au New Jersey.

Les Devils, en fait, on raté les séries l'an dernier, pour la première fois depuis 1996. Ils ont été éliminés dès le premier tour éliminatoire dans les trois années précédentes et, depuis le lock-out de 2004-05, ils n'ont remporté que deux séries au total.

C'était avant jeudi soir.

«Remporter une série éliminatoire a un effet d'entraînement important, a déclaré le gardien des Devils Martin Brodeur. Ça donne confiance. Quand tu as auparavant connu des difficultés en première ronde, remporter cette première série n'est pas évident. Quand c'est fait, c'est une bonne sensation... le temps d'une journée.

«Et là, il faut aller affronter les Flyers», a dit le gardien de Saint-Léonard en songeant à la série qui s'amorcera dimanche après-midi à Philadelphie.

Les Flyers n'ont pas joué depuis dimanche dernier, ayant éliminé les Penguins de Pittsburgh en six rencontres. C'est par ailleurs la cinquième fois que ces deux équipes s'affronteront en séries. Il y a eu deux triomphes de chaque côté.

«Je crois que ce sera une série fantastique. Nous nous connaissons bien, a commenté le directeur général des Devils Lou Lamoriello, vendredi, sur les ondes de la station de radio new-yorkaise WFAN-AM. C'est une série qui exigera de la discipline. Dans les séries, peu importe le sport, il y a des revirements de situation dans chaque match. Nous devrons faire preuve de discipline et de concentration. Nous devrons être constants.»

Les Flyers ont été constants face aux Penguins, pendant trois matchs du moins, avant de s'incliner lors des matchs no 4 et 5 de la série. Ils ont toutefois rebondi, dimanche, avec l'aide de Claude Giroux et Daniel Brière.

«Bien des fois, c'est quelque chose qui vient du groupe, c'est quelque chose en quoi ils croient. Je ne pense pas qu'on peut nécessairement l'enseigner, a dit l'entraîneur des Flyers Peter Laviolette de la détermination des siens. Soit que tu fasses les choses qui doivent être faites pour riposter, surmonter un obstacle ou poursuivre dans la même veine, soit que tu n'es pas capable de le faire.»

«Nous savons que nous affronterons un adversaire vraiment coriance, a dit le capitaine des Devils Zach Parise après la victoire aux dépens des Panthers. Mais pour l'instant, c'est une belle sensation.»

Étant donné que seulement une des quatre premières têtes de série dans l'Est a accédé au deuxième tour éliminatoire - les Rangers (no 1) en l'occurrence - les Flyers se retrouvent avec un luxe inattendu. Ils auront l'avantage de la patinoire dans cette demi-finale d'association, après l'avoir cédé aux Penguins au premier tour. Philadelphie a récolté un point de plus que le New Jersey en saison régulière, 103 contre 102.

«Toute équipe qui se retrouve parmi les huit dernières en séries s'avère un adversaire solide, a noté Laviolette. Il a fallu faire quelque chose de bien pour éliminer quelqu'un. Il n'y aura pas d'adversaire facile. Seize équipes se qualifient, tout le monde vise la coupe Stanley et tout le monde va lutter comme un fou pour mettre la main dessus.»

Un élément-clé de cette série sera les unités spéciales. Le jeu de puissance des Flyers a marqué 12 but en 23 occasions dans la série contre les Penguins, tandis que les Devils ont présenté le meilleur désavantage numérique de la LNH en saison régulière. Le New Jersey a toutefois cédé neuf fois en 18 désavantages numériques face aux Panthers.

«Nous avons eu un peu de difficulté face à la Floride, mais nos joueurs n'ont pas laissé cela les affecter, a fait remarquer Lamoriello. Même si nous avons laissé filer des avances, nous avons trouvé des façons de l'emporter, comme le font les bonnes équipes de hockey.»