Claude Julien semblait plus résigné que dépité après l'élimination de ses Bruins par les Capitals de Washington. Favorisés par plusieurs pour franchir facilement la première ronde des séries, les Bruins sont ce matin en vacances. Et le fait que la série se soit décidée en sept matchs, que ces sept parties se soient décidées par un but et que quatre de ces sept rencontres aient nécessité des prolongations ne peut apaiser le choc de cette sortie rapide des champions en titre de la Coupe Stanley.

«Nous n'avons pas été à la hauteur», a simplement lancé Claude Julien en guise de première remarque.

«Les Capitals forment une équipe bien meilleure que plusieurs le croyaient avant la série. Et je peux vous assurer que ni moi ni mes joueurs ne les sous-estimions. Mais pour gagner, tu dois obtenir le maximum de tous tes joueurs et je ne crois pas que tous nos joueurs nous ont offert le maximum de leurs performances dans cette série. Nous n'avons pas joué aussi bien que nous le faisions en décembre lorsque nous avons connu le plus de succès cette saison», a ensuite convenu l'entraîneur-chef des Bruins.

Bien qu'il ait reconnu que les blessures minaient plusieurs de ces joueurs, à commencer par Patrice Bergeron, Claude Julien n'a pas voulu brandir cette excuse.

«Le fait que Patrice n'était pas en mesure de disputer des mises en jeu témoigne de son état de santé. On en reparlera dans quelques jours. Mais les blessures ne sont pas la raison principale de notre élimination.»

Blanchie en trois occasions hier et limitée à seulement deux buts en 23 tentatives en sept rencontres, l'attaque massive des Bruins a miné davantage que les chances de victoire que les blessures.

Quant à l'efficacité surprenante affichée par les Capitals en défensive, Claude Julien a admis qu'elle avait contribué à mousser le niveau de frustration de ses joueurs. Surtout ceux appelés à produire offensivement.

Avenir incertain?

Après Alain Vigneault, sorti des séries dès la première après s'être rendu dans un septième match en finale l'an dernier, Claude Julien est aussi victime d'une élimination hâtive ce printemps.

Comme c'est le cas à Vancouver, le travail de Julien sera certainement évalué à Boston. Voire remis en question. C'est un secret de Polichinelle que Julien a évité de peu un congédiement la saison dernière. Une élimination en première ronde contre le Canadien qui avait pris les devants 2-0 dans la série contre Boston aurait sans l'ombre d'un doute signé l'arrêt de mort de Julien à la barre des Bruins.

Protégé par les deux autres années qui figurent au contrat qui le lie aux Bruins et par la conquête de la coupe Stanley l'an dernier, Julien devrait éviter le couperet.

Cela dit, si les Bruins ou les Canucks décidaient d'en congédier un, ou les deux, des offres tomberaient rapidement. Qui sait: elles pourraient même arriver de Montréal si le prochain directeur général n'a pas déjà arrêté son choix sur Patrick Roy ou un autre candidat de son choix...

Mais bon. Il faudrait d'abord que le Canadien choisisse son prochain DG et que les Canucks et les Bruins décident du sort réservé à l'un et à l'autre avant de se lancer dans ce genre de spéculation.