Les Penguins de Pittsburgh n'ont jamais cessé de croire qu'ils pouvaient battre les Flyers de Philadelphie.

C'était le cas même quand les Flyers ont remporté les trois premiers matchs de la série du premier tour. Ou quand les Flyers ont pris une avance rapide lors du quatrième match. C'était même le cas dans les derniers moments du sixième affrontement, quand un retour de plus en plus improbable s'est évanoui au cours d'une défaite à sens unique de 5-1.

Les Penguins ont amorcé les séries en lorgnant une deuxième coupe Stanley en quatre ans. Leur parcours s'est terminé alors qu'il venait à peine de commencer.

Encore une fois.

Il y a un an, les Penguins avaient de bonnes excuses quand ils ont été éliminés en sept matchs par le Lightning de Tampa Bay lors du premier tour. Sidney Crosby et Evgeni Malkin étaient absents. Le gardien du Lightning Dwayne Roloson avait disputé la série de sa vie. Les joueurs des Pens étaient épuisés après avoir tenu le flambeau pendant des mois en dépit de l'absence de leurs deux joueurs vedettes.

Pas cette fois. Pittsburgh a amorcé les séries avec une formation complète, et l'adversaire a mieux joué. Pire encore, il a dominé.

Le gardien Marc-André Fleury a été erratique, les unités spéciales ont été médiocres et la détermination qui a permis aux Penguins de remporter 51 matchs en saison régulière leur a souvent fait défaut.

«Nous avons creusé notre propre trou, un gros trou, a commenté Crosby. Nous devions disputer du hockey parfait pour revenir dans la série et nous avons fait du bon travail jusqu'au dernier match.»

L'attaque la plus prolifique de la LNH a marqué bien assez de buts pour l'emporter contre les Flyers. Pittsburgh a réussi 26 filets en six rencontres. Dans bien des cas, ç'aurait suffi. Pas cette fois, alors que le traditionnel hockey serré des séries a souvent fait place à des explosions offensives dignes du match des étoiles.

Les Flyers ont marqué 12 buts en avantage numérique au cours de la série, un record d'équipe en éliminatoires. Peu importe combien de défenseurs des Penguins étaient en uniforme ou les ajustements qu'apportait l'entraîneur Dan Bylsma, les Flyers trouvaient une solution.

«Ce n'est pas une bonne sensation et les gars vont s'en rappeler, a indiqué l'attaquant des Penguins Jordan Staal. En espérant pouvoir transformer ça en quelque chose de positif, et que nous pourrons vraiment montrer ce que nous pouvons faire l'an prochain.»

Après avoir atteint la finale de la Coupe Stanley en 2008 et 2009, et remporté le championnat il y a trois ans, les Penguins semblent maintenant en proie à plusieurs incertitudes.

Il faut commencer à se demander pendant combien de temps le noyau de l'équipe va rester intact. Crosby et Staal pourraient devenir des joueurs autonomes à l'issue de la prochaine campagne.

Bien qu'il soit fort probable que les Penguins feront tout pour retenir les services de Crosby, il est possible qu'ils ne puissent pas accommoder Staal financièrement, lui qui a été le meilleur des siens dans la série contre les Flyers avec une production de six buts et trois aides.

Mais Staal n'est pas encore prêt à envisager un tel scénario.

«J'adore les gars dans ce vestiaire et je crois en tous et chacun, a-t-il dit. Je crois que nous avons assez de caractère pour ne pas lâcher. Nous ne l'avons pas fait dans cette série et c'est dommage que ça n'ait pas été suffisant.»

Les changements qui seront apportés durant l'été risquent de se faire du côté défensif. La défensive a failli à la tâche en fin de campagne et montré de grandes faiblesses face aux Flyers.