Pour Hal Gill, la 15e place du Canadien au classement de l'Association de l'Est s'explique assez facilement: avec l'arrivée d'un nouvel entraîneur, les joueurs s'attendaient à ce que les choses changent. Mais au bout du compte, rien n'a changé.

Voilà, en gros, ce qui a coulé le Canadien cette saison, selon le défenseur de 37 ans. Gill ne joue plus à Montréal depuis le 17 février, mais il n'a rien oublié de cette saison désastreuse pour la formation montréalaise.

«Ils ont congédié Perry [Pearn] et Jacques Martin et ensuite, pour une raison que j'ignore, on a été incapables de se trouver une identité, a dit Gill à La Presse plus tôt cette semaine à Detroit. Les joueurs, on attendait et on attendait que quelque chose se produise... Ils ont viré l'entraîneur, mais absolument rien n'a changé par la suite.

«Quand un coach est congédié, on s'attend toujours à des changements, à un nouveau système de jeu, à des changements côté hockey, quelque chose. Mais ce n'est pas arrivé. Tout est resté pareil. Pendant ce temps-là, nous, on attendait.»

Gill n'a pas prononcé le nom de Randy Cunneyworth, mais à la lumière de ses propos, on peut facilement en conclure que l'entraîneur par intérim n'a jamais été capable de rallier ses joueurs. Le vétéran estime même que le Canadien avait pourtant les outils pour participer aux séries éliminatoires.

«J'aimais l'équipe que nous avions... Je voulais gagner avec cette équipe. J'avais un rôle important au sein du club, même si ce rôle a diminué vers la fin. Brian Gionta, Travis Moen, Scott Gomez, Mike Cammalleri et moi-même, nous sommes tous arrivés en même temps chez le Canadien, et on a bâti quelque chose de bien, je crois. Être échangé alors que je croyais encore qu'on avait une chance pour une place en séries, ce fut difficile à avaler.»

Gill se voyait encore patiner dans le maillot tricolore. Il insiste d'ailleurs pour le dire: partir de Montréal, ce n'était pas sa décision. «Ma famille et moi, on aimait beaucoup la ville, mais il y a des décisions d'affaires dans le hockey, on n'y échappe pas», reconnaît-il.

En retrait

Gill a un peu de mal à retrouver le sourire ces jours-ci. L'imposant défenseur attend patiemment son tour en retrait, pendant que ses nouveaux coéquipiers des Predators ont une avance de 3-1 dans leur série contre les Red Wings. Il ne sait pas s'il pourra participer au cinquième match de la série, présenté ce soir à Nashville.

Le défenseur a été blessé à un pied lors d'un match contre les Stars de Dallas, le 5 avril, et il est à l'écart du jeu depuis cette date.

Il admet que la situation actuelle n'est pas facile. À cause de ce rôle de spectateur qu'il aimerait mieux ne pas camper, bien sûr, mais surtout parce que sa famille est encore à Montréal.

«Ils ont appris à aimer Montréal, explique-t-il. Moi, j'essaie juste de faire ma place avec une nouvelle équipe, et j'espère pouvoir revenir au jeu dès que possible. Être dans une nouvelle ville sans ma famille, c'est vraiment la chose la plus difficile pour moi.»

À Nashville, Gill n'a pas un rôle aussi important qu'à Montréal, mais il s'y fait peu à peu. Il sait aussi qu'il aura peut-être à chercher une nouvelle adresse la saison prochaine, puisqu'il est sans contrat en vue de la saison 2012-2013.

Cela ne semble toutefois pas trop l'inquiéter. «Le hockey reste le hockey, peu importe l'endroit où on joue», lance-t-il en guise de conclusion.