Andrei Kostitsyn s'attendait à partir. Il était sans contrat pour 2012-2013, le Canadien piquait du nez, et les rumeurs d'échange ne cessaient pas. Alors, ce qui devait arriver arriva: le 27 février, il a été refilé aux Predators de Nashville.

Depuis, il file le parfait bonheur.

Le Kostitsyn rencontré par La Presse dans le vestiaire des Predators est d'ailleurs un peu différent du Kostitsyn qu'on a bien connu au Centre Bell. Les phrases sont un peu plus longues, les mots lui viennent plus facilement. Non, ce gars-là ne sera jamais du genre à grimper sur un tabouret pour faire des grandes déclarations, mais c'est clair: on le sent plus à l'aise dans son nouveau chandail.

«C'est différent parce que ce n'est pas la même pression pour moi, a-t-il expliqué. Avec le Canadien, tous les regards étaient sur moi. Ce n'est pas comme ça à Nashville. Avec les Predators, je suis juste un des gars, un des membres de l'équipe. Il n'y a pas cette pression du premier choix. Je passe inaperçu.»

Est-ce qu'il s'ennuie de Montréal, et de tout ce qui vient avec? «Nashville et Montréal sont deux villes différentes... Nashville, c'est le country et Montréal, c'est une ville au style européen. J'aime les deux villes.»

Depuis qu'il patine dans la capitale du country, le plus vieux des Kostitsyn a récolté 12 points en 19 matchs de calendrier régulier. En séries, il a obtenu deux points en quatre matchs, et il tentera d'ajouter à sa fiche lors du cinquième match de cette série contre les Red Wings de Detroit, demain soir à Nashville.

«Je savais que j'allais être échangé»

De ses années chez le Canadien, il conserve tout de même de bons souvenirs. «Ils m'ont donné ma chance, c'est là que j'ai commencé ma carrière... Mais vers la fin, je ne jouais plus, environ 5 ou 10 minutes par match. Je savais que j'allais être échangé parce que je n'avais plus de temps de glace. Je n'ai pas été surpris d'apprendre que je devais partir pour Nashville.»

En arrivant dans sa nouvelle ville, Andrei Kostitsyn s'est installé chez son jeune frère Sergei, qui est là depuis presque deux ans déjà. À l'occasion, l'entraîneur Barry Trotz réunit les deux frangins au sein d'un même trio, comme on l'a vu depuis le début de la série contre Detroit.

«La plupart du temps, nous sommes satisfaits du jeu d'Andrei, explique Trotz. Il y a eu une certaine période d'adaptation, mais nous n'avons pas eu trop d'ennuis avec lui. Quand un gars comme ça arrive dans un nouveau club, il doit prendre du temps pour adhérer à une nouvelle philosophie, et il doit apprendre à nous faire confiance. On essaie de le placer dans une position pour qu'il ait du succès.»

Trotz sait fort bien que Kostitsyn a la réputation d'un type qui manque de constance.

«Ce côté-là de lui peut être frustrant, reconnaît le coach. Mais tous les joueurs dans cette ligue doivent apprendre à jouer avec constance. Andrei est un bon joueur pour notre équipe, il est gros et il est puissant. Il représente une bonne addition à notre alignement.»

Reste à voir si les Predators voudront bien le ramener la saison prochaine. Pour le moment, Andrei Kostitsyn jure qu'il ne pense pas à ça. «Je veux m'assurer de bien finir la saison», conclut-il.