L'héritage que laissera le commissaire Gary Bettman à la LNH commence de plus en plus à prendre forme.

Ce n'est pas seulement en raison des cotes d'écoute qui atteignent des sommets autant dans les gros marchés comme Boston et Philadelphie que dans les plus petits comme Phoenix et la Floride.

Les marques de son passage resteront aussi gravées dans le dos des grandes vedettes de la ligue. Le hockey n'a jamais semblé aussi populaire et hors de contrôle à la fois.

Le dernier à avoir subi les contrecoups de cette perte de contrôle est Marian Hossa, des Blackhawks de Chicago, qui a quitté la patinoire sur une civière avant d'être brièvement hospitalisé. Le numéro 81 des Hawks a été frappé à la tête par Raffi Torres des Coyotes de Phoenix.

Tout le monde dans l'aréna l'a vu - Bettman aussi, lui qui assistait à la rencontre - excepté les quatre officiels qui ont le devoir de punir ce genre de gestes. C'est pour cette raison que Torres n'a pas été puni sur le jeu même si ses deux patins avaient quitté la glace au moment de l'impact.

«Premièrement, j'espère qu'il va bien, a dit Torres après la rencontre. Mais je crois que c'était un jeu tout à fait normal. Je tentais seulement de terminer ma mise en échec, j'espère que tout va bien.»

L'entraîneur des Blackhawks Joel Quenneville était dans tous ses états après le match.

«C'était une mise en échec brutale. J'ai vu tout ce qui s'est passé, c'était juste devant moi et les quatre arbitres ne l'ont pas vu. L'arbitrage a été une disgrâce», a-t-il commenté.

Toutefois, même les meilleurs officiels n'ont pas de pouvoir face à cette vague de bagarres, de double-échecs, de coups à la tête et de coups salauds qui attirent plus d'attention que le hockey en soit.

Ils ne reçoivent pas beaucoup d'aide de la part du comité de discipline mené par Brendan Shanahan, qui rend des décisions de plus en plus incongrues selon la situation et le statut des joueurs.

En tant qu'ancien joueur, Shanahan a tenté d'amener plus de crédibilité à son département en instaurant notamment les vidéos explicatives. Mais comme ces explications sont différentes chaque fois, les joueurs ne savent plus où donner de la tête.

On a demandé au gardien des Coyotes Mike Smith s'il faisait confiance au comité de discipline de la LNH. Celui-ci a été frappé à la tête par Andrew Shaw, des Coyotes, dans le deuxième match de la série. Shaw a été suspendu pour trois matchs même si Smith n'a pas manqué une seule minute de jeu.

«C'est un travail difficile que ce soit un geste flagrant ou non. Les coups à la tête doivent évidemment être enrayés. Les joueurs ont des familles et des enfants, je crois qu'il faut arrêter ça», a déclaré Smith.

La ligue se targuait au mois de janvier d'avoir réduit le nombre de bagarres depuis le début des années 1970. À ce moment, le directeur-général des Maple Leafs de Toronto, Brian Burke, avait déclaré que la disparition des bagarreurs allait inciter les joueurs à poser des gestes salauds sans avoir à répondre de leurs actes.

C'est ce qui se produit en ce moment.

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