Gabriel Dumont disputera fort probablement le premier match régulier de sa carrière dans la LNH, mercredi, au Centre Bell. C'est là une récompense bien méritée, estiment Louis Leblanc et Frédéric St-Denis, mais il s'agira surtout d'une belle occasion d'apprentissage pour le hockeyeur de Dégelis.

Rappelé des mineures étant donné que Ryan White et Petteri Nokelainen ont encore une fois raté l'entraînement, mardi, et que la date de retour au jeu des Mathieu Darche, Travis Moen et Scott Gomez demeure incertaine, Dumont disputera sans doute seulement un match ou deux avant d'être retourné à Hamilton. Ce sera d'ailleurs le cas même s'il devait rester jusqu'à samedi puisque les Bulldogs compléteront leur calendrier régulier le 15 avril seulement.

Ça reste quand même un beau cadeau pour l'attaquant de 21 ans, qui aura l'occasion de goûter au niveau de jeu de la LNH et de mieux comprendre ce qui lui manque pour faire le grand saut de manière définitive. Dumont a disputé des matchs hors-concours avec le CH, mais il n'a jamais porté l'uniforme tricolore lors d'une rencontre de la saison régulière.

«Quand tu vis un match de la Ligue nationale, tu sais encore plus ce que tu as besoin de faire par la suite pour t'améliorer», a souligné mardi St-Denis, qui a disputé 54 matchs avec les Bulldogs avant d'être rappelé par le Canadien pour la troisième fois de la saison, il y a 10 jours. «Dans la Ligue américaine, on t'enseigne les choses que tu dois apprendre pour faire le saut, mais tu n'es pas toujours sûr à quoi t'attendre une fois en haut.

«Gabriel sait un peu à quoi s'attendre, mais c'est tellement important de le vivre, surtout au Centre Bell, avec l'atmosphère qu'il va y avoir. C'est un boni pour lui, c'est sûr et certain.»

«C'est une expérience que tu n'oublies jamais. Tu ne peux pas tout apprendre en un seul match, mais c'est sûr que ça donne un bagage de plus», a affirmé Leblanc, qui a pris part à 27 rencontres dans la Ligue américaine, cet hiver, et en est présentement à son quatrième séjour de la campagne avec le CH. «Moi, quand je suis retourné dans les mineures (la première fois), j'étais plus confiant avec la rondelle.»

«Gabriel risque d'être encore plus motivé à suivre son programme d'entraînement pendant l'été qui s'en vient, a ajouté St-Denis. Je suis tellement confiant de le voir (avec la grande équipe) la saison prochaine, même si ça va dépendre du camp, et que plein de choses peuvent arriver.

«S'il y a un gars qui méritait ce rappel, c'était lui, a par ailleurs avancé St-Denis. Le match avant qu'on me rappelle, Gabriel a joué plus de 20 minutes, ce qui est beaucoup pour un avant. Il fait tout bien sur la glace, et je le compare à un petit pit-bull. Il va dans le coin, il accepte la mise en échec ou en donne une, et il crée des choses sur la glace. Il est également capable de marquer des buts. Il le faisait chez les juniors et à Hamilton, il s'améliore de jour en jour.»

«Il a été blessé à quelques reprises, mais nous savons qu'il est bon dans les deux sens de la patinoire, qu'il n'hésite pas à se salir le nez et qu'il ne recule pas devant le jeu physique, a quant à lui commenté l'entraîneur du Canadien Randy Cunneyworth. Cette combativité est un élément important chez les jeunes qui aspirent à la LNH. Il faut être coriace et ne pas avoir peur de faire ce qu'il faut pour avoir du succès, même lorsqu'on a les habiletés nécessaires. C'est un joueur qui devrait s'avérer un bon atout pour notre équipe.»

Le hasard fait parfois bien les choses. Dumont affrontera son ancien entraîneur chez les Voltigeurs de Drummondville, Guy Boucher, puisque c'est le Lightning de Tampa Bay qui rendra visite au Canadien, mercredi. Il faut d'ailleurs soupçonner Boucher, alors fraîchement embauché par le CH pour diriger les Bulldogs, d'avoir incité le Tricolore à sélectionner l'athlète de cinq pieds, 10 pouces et 189 livres en cinquième ronde du repêchage de 2009. Dumont a été l'un des joueurs-clés des Voltigeurs quand Boucher a mené ceux-ci jusqu'à la Coupe Memorial, quelques semaines plus tôt.