Alors, le gros coup de balai donné au Centre Bell jeudi a-t-il fouetté les joueurs du Canadien? À cette simple question, il faut manifestement répondre par un gros non.

Comprendre par là que malgré les changements, malgré le DG congédié et les promesses d'un avenir plus reluisant, le Canadien qu'on a vu, hier soir à New York, est le même Canadien qu'on voit depuis octobre: mou, sans créativité offensive, et puis fragile au possible.

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Ça explique en grande partie la victoire des Rangers, acquise au Madison Square Garden par la marque de 4-1.

«Nous avions le coeur à l'ouvrage, a commenté l'entraîneur Randy Cunneyworth. Par moments, j'ai trouvé qu'on avait le meilleur sur eux. Mais il faut savoir lancer la rondelle en direction du filet.»

Ah, lancer la rondelle. C'est souvent un problème cette saison, ça. Encore hier, le Canadien n'a lancé que 20 fois en direction du gardien des Rangers, Henrik Lundqvist, qui a déjà eu des soirées pas mal plus occupées. Par bouts, les joueurs au maillot tricolore avaient du mal à mettre les lames dans le territoire des Rangers.

Oui, il y a du travail à faire en vue de 2012-2013...

«On avait besoin de ce premier but rapide pour nous donner des ailes, mais ce n'est pas arrivé, a ajouté Cunneyworth. Encore une fois, ce n'était pas à cause d'un manque d'effort.»

Marian Gaborik, Brad Richards, et Mike Del Zotto (deux fois) ont marqué les buts des Blue Shirts, qui avaient l'air de ce qu'ils sont, c'est-à-dire un club de première place.

Rene Bourque s'est chargé de la (très) timide réplique du CH, avec un but à 17: 31 de la troisième période. Au moins, Bourque a évité à son club l'affront d'un neuvième blanchissage en saison, ce qui aurait égalé un «record» d'équipe.

Le défenseur Andrei Markov a donné des sueurs froides dans le dos de ses patrons en fin de match, quand il a été atteint au genou lors d'un contact avec un rival. Cunneyworth a toutefois précisé que Markov n'a pas été blessé sur le jeu.

Le Canadien doit maintenant affronter les Capitals, ce soir à Washington. Ce ne sera pas un match de quatre points.

«Il faudra être aussi bons, sinon meilleurs, que nous l'avons été (hier soir)», a ajouté Cunneyworth, qui garde tout de même sa bonne humeur malgré cette pénible fin de saison qui n'en finit plus.

Malade, l'attaquant Ryan White n'a pas participé au match d'hier. C'est Blake Geoffrion qui a pris sa place dans la formation.

Encore des problèmes en attaque

Le pire, c'est que les joueurs du Canadien sont parfaitement conscients du problème: pas assez de tirs au but. Ça, tout le monde le sait. Mais ils sont incapables de trouver la solution... comme on l'a très bien vu hier soir.

«Les Rangers ont une bonne équipe, mais nous n'avons pas été assez bons en attaque, nous avons été incapables de fabriquer quelque chose», a résumé le défenseur P.K. Subban, dans un vestiaire des perdants qui était très, très tranquille.

Lars Eller, lui, avait un peu l'impression de revoir le même film. Encore une fois.

«C'est frustrant, a répondu l'attaquant danois. Souvent, on peut remarquer que l'effort est là. Mais on ne s'arrange pas pour nuire au gardien. Encore là, on lui a donné ça assez facile. On ne va pas dans les endroits stratégiques, devant le filet par exemple. Ce fut assez facile pour Lundqvist et pour les gars de leur défense, je trouve.»

Ce qui est inquiétant, comme si c'était nécessaire, c'est que le Canadien ne semble plus aussi solide à quatre contre cinq. Hier soir, les Rangers ont marqué deux buts en avantage numérique.

«On fait des erreurs en désavantage numérique, des erreurs qu'on ne faisait pas auparavant», a constaté Tomas Plekanec sobrement.

Enfin, et c'est là peut-être la seule bonne nouvelle à retenir pour le CH, Rene Bourque a marqué un but. Son premier depuis le 24 février.

«C'est un peu un soulagement, a-t-il reconnu timidement. Ce n'était peut-être pas le bon moment, et je ne connais pas de bons moments non plus depuis que je suis ici. Mais j'espère que ça va s'améliorer d'ici à la fin de la saison.»

Au fait, on allait oublier: il ne reste plus que quatre matchs à cette saison de misère. Tout le monde a un peu hâte que ça finisse. Incluant les joueurs.