Pierre Gauthier a fait rire plusieurs partisans quand il a affirmé, à la date limite des échanges, qu'il est possible de redevenir rapidement compétitif dans la Ligue nationale de hockey.

Eh bien, peut-être que le DG du Canadien a raison. On y retrouvait un exemple éloquent, hier soir au Centre Bell.

Il y a un an, ces Panthers de la Floride étaient à un endroit trop familier pour le Canadien et ses fans: le 15e rang dans l'Association de l'Est. Les Panthers étaient mauvais, et l'avenir ne semblait pas trop reluisant dans ce coin de la Floride nommé Sunrise.

Un an plus tard, la transformation est saisissante. Les Panthers sont méconnaissables, et en plus, les voici installés au troisième rang dans l'Est.

Ce qui s'est passé? Deux choses, principalement. Un, les Panthers ont embauché un solide entraîneur en Kevin Dineen, qui a su relancer le club à sa manière. Deux, le directeur général Dale Tallon a été un homme fort occupé au cours de la dernière année, en obtenant par la voie des échanges Brian Campbell, Kris Versteeg et autres Tomas Kopecky.

Mais ses deux meilleurs coups sont peut-être l'embauche de deux joueurs autonomes qui ont changé la saison des Panthers: l'attaquant Tomas Fleischmann, qui est le meilleur marqueur du club, ainsi que le gardien José Théodore.

Le Québécois vit une renaissance chez les Panthers, et à 1,5 million de dollars, il est certes l'une des bonnes aubaines dans la LNH cette saison. «Il est notre joueur le plus utile», n'hésite pas à affirmer le défenseur Ed Jovanovski.

Mais chez les Panthers, c'est avant tout le travail de Dale Tallon qui est souligné.

«Ce que Dale a fait, c'est d'ajouter un groupe incroyable de vétérans à notre équipe, tout en bâtissant pour le futur», a fait remarquer Dineen avant la rencontre d'hier soir au Centre Bell.

Parmi les vétérans qui sont encore là, il y a l'increvable Stephen Weiss, qui est avec l'équipe depuis 10 ans. «Son nom revient dans les rumeurs d'échange chaque année, rappelle Jovanovski. On veut gagner pour un gars comme lui, sans aucun doute.»

Bien sûr, mais de la 15e place au premier rang dans la division Sud-Est? Peu de gens auraient pu prévoir un tel scénario en septembre.

«Nous, il fallait y croire, a répondu Jovanovski. Nous nous sommes placés dans cette position. On ne sait jamais ce que ça peut donner, mais la direction a bien fait son travail en amenant de nouveaux joueurs avec nous. Nous avons joué de manière constante cette saison, c'est la clé pour nous.»

Oui, les Panthers ont réussi leur transformation. Et maintenant, c'est au tour du Canadien de tenter la même chose...