En s'inclinant 4-1 face aux Flyers, samedi à Philadelphie, deux choses se sont officialisées du même coup : l'exclusion du Canadien aux séries éliminatoires et la participation des Flyers à celles-ci.

Conjuguée à sa défaite, la victoire des Sabres de Buffalo aux dépens du Wild du Minnesota a confirmé l'élimination inéluctable du Canadien, une réalité qu'il vit pour la première fois depuis la saison 2006-07.

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« On avait arrêté de regarder le classement de toute façon », a indiqué le gardien Peter Budaj.

« Cette déception n'est évidemment pas ce qu'on recherchait, a ajouté Randy Cunneyworth, mais nous pouvons apprendre de l'adversité que nous avons traversée cette saison. »

Il était de bon aloi qu'au moment de rendre son dernier souffle, ce soit l'un des seuls châteaux forts du Tricolore, nommément son infériorité numérique, qui finisse par crouler.

Car pour la première fois depuis le 24 février 2011, l'unité d'infériorité numérique du Canadien - la meilleure du circuit cette année - a accordé trois buts à l'adversaire.

« Nous n'avons simplement pas été assez bons », a murmuré Tomas Plekanec.

Quand c'est rendu que Josh Gorges jette les gants, comme il l'a fait devant Pavel Kubina, c'est qu'il est vraiment temps que ça finisse !

Or, il reste encore six matchs à jouer, six matchs au cours desquels il pourra améliorer le record d'équipe de 230 lancers bloqués en une saison qu'il a établi samedi. Gorges a éclipsé la marque de 227 établie par Michael Komisarek en 2007-08.

Dominé aux unités spéciales

L'attaque à cinq des Flyers, qui connaissait un petit passage à vide, a frappé dès la première période lorsque le tir de Kimmo Timonen s'est frayé un chemin dans la circulation lourde. Daniel Brière en a ensuite ajouté deux autres, lui qui n'avait marqué qu'un seul but en 29 rencontres, soit depuis le 7 janvier.

« On veut essayer de continuer à avancer, car on n'est qu'à quelques points des Penguins et des Rangers, a expliqué Brière à propos de l'accession des Flyers aux séries.

« On sait qu'il ne reste pas beaucoup de temps mais si jamais l'une de ces deux équipes flanche, on ne sait pas ce qui peut se passer. »

Pour vous donner une idée de la domination des Flyers sur les unités spéciales, ces derniers ont aussi récolté quatre lancers lors des quatre premiers avantages numériques du Canadien, pendant que le CH n'en enregistrait aucun.

Et lorsqu'un avantage numérique de deux hommes s'est présenté aux hommes de Randy Cunneyworth en fin de troisième, ils n'ont guère su en profiter.

La frustration du trio de David Desharnais, fatigué et muselé durant ce match, était palpable.

Le pire dans tout ça, c'est qu'à cinq contre cinq, les Flyers n'ont même pas eu besoin de puiser dans leurs ressources. La dentelle et le manque de concentration trahissaient leur surplus de confiance. Mais disons qu'en opposant à loisir le trio de Claude Giroux à celui de Blunden-White-Leblanc, Peter Laviolette mettait les chances de son côté...

« Notre trio n'a pas été bon, nous aurions pu au moins être plus physiques à leur endroit, a indiqué Ryan White. Et je n'ai pas fait du bon travail en désavantage non plus. »

Le gardien Ilya Bryzgalov, qui accordait deux buts ou moins pour un 11e match de suite, n'a été déjoué qu'une fois. Tomas Plekanec a converti une échappée née de la belle passe de Lars Eller. Le Tchèque a failli remettre ça en infériorité numérique après avoir été bien alimenté par Rene Bourque. C'est la seule fois de la rencontre où Bourque s'est fait remarqué pour les bonnes raisons.

À noter que le jeune Matt Read a fermé la marque avec son 21e de la saison, un sommet parmi les recrues de la LNH.

St-Denis au dernier instant

Yannick Weber, qui s'est blessé à une jambe face aux Sénateurs d'Ottawa, vendredi, est resté à Montréal et le Canadien a rappelé Frédéric St-Denis en matinée pour le remplacer.

Ça a été un brin serré à l'atterrissage pour le défenseur québécois puisque les Bulldogs de Hamilton étaient à Chicago pour y affronter les Wolves. Le premier vol de St-Denis a été retardé pendant deux heures en raison d'un bris mécanique, de sorte qu'il est arrivé trop tard pour prendre part à la période d'échauffement.

Blake Geoffrion a été laissé de côté pour un cinquième match d'affilée.