Après avoir marqué le but gagnant en fusillade, David Desharnais s'est mis à pointer du doigt un coéquipier sur le banc du Canadien. Un coéquipier qui venait tout juste de lui donner un petit conseil afin de pouvoir battre le gardien Ben Bishop.

Le nom du collègue qui a refilé ce tuyau à Desharnais? Peter Budaj.

«Cette feinte-là, c'est ma feinte, mais c'est Budaj qui m'a dit de l'essayer, a expliqué Desharnais en souriant dans le vestiaire des gagnants. On en avait parlé sur le banc avant le début de la fusillade, et Budaj m'avait suggéré d'y aller avec cette feinte-là... C'est ce que j'ai fait. C'est ma feinte favorite; si ça marche, ça marche, mais c'est sûr que si ça marche pas, t'as l'air un peu fou.»

Hier soir, la fameuse feinte a marché, et le Canadien, mine de rien, a du coup récolté sept points sur une possibilité de 10 à ses cinq derniers matchs.

Est-ce que le club joue soudainement de manière plus «relaxe», si on veut, puisque le rêve des séries est maintenant terminé, puisqu'il n'y a plus de pression?

«La pression... disons qu'il y a eu plusieurs choses qui sont survenues cette saison, a dit Desharnais. Je crois que présentement, on a du plaisir, et qu'on est aussi sur une bonne lancée. Ce qu'il faut faire, c'est de continuer comme ça.»

Comme pour bien illustrer que le fun est soudainement revenu au Centre Bell, Desharnais a parlé de cette main triomphale (le «high-five») lancée à l'un des arbitres par Erik Cole.

«C'est plaisant de voir ça, a répondu Desharnais. Ça prouve qu'on s'amuse et encore une fois, il faut continuer de cette façon là.»

Andrei Markov en est un autre qui était de bonne humeur dans ce vestiaire-là. L'entraîneur l'a même envoyé comme troisième tireur en fusillade, une décision qui a été accueillie par un public debout... et par un public très content de revoir enfin le défenseur russe sur cette patinoire.

«On m'a demandé si j'avais le goût de m'élancer en fusillade, et j'ai dit pourquoi pas, a expliqué Markov. J'ai aimé la réaction des gens, nos fans sont les meilleurs.»

Markov, qui s'est pris une rondelle en plein visage en cours de match, mais qui est bien sûr revenu par la suite, commence à retrouver ses repères, selon l'entraîneur Randy Cunneyworth.

«Ce fut un autre bon match pour lui, a dit le coach. Si je l'ai choisi en fusillade à la fin, c'est avant tout parce que je sais qu'il a l'habitude d'avoir du succès dans ces situations.»