Les Sénateurs d'Ottawa ont pris le train, et non l'autobus, pour venir à Montréal. Jouant le jeu jusqu'au bout, ils se déplacent ces jours-ci avec des chapeaux d'époque sur la tête. Le look années 50 est pleinement assumé.

Sur la patinoire aussi, les Sénateurs font un clin d'oeil au passé. Un passé beaucoup plus récent, certes, mais il y a quand même belle lurette qu'ils n'ont pas été premiers de la section Nord-Est.

Or, s'ils l'emportent ce soir face au Canadien, les Sénateurs rejoindront les Bruins de Boston au sommet de la section. Certes, le nombre de victoires et les parties jouées resteraient à l'avantage des Bruins. Mais plus que jamais, l'avantage de la patinoire est à la portée des Sénateurs en vue des séries.

«Ce serait un bel accomplissement», admet le défenseur Erik Karlsson, dont l'impressionnante saison offensive y est pour beaucoup dans les succès de son équipe.

«Nous voulons remporter ce match, non seulement pour rattraper Boston, mais aussi parce que nous voulons entretenir une bonne atmosphère dans notre vestiaire. Nous avons été assez réguliers au cours de l'année. Nous avons peut-être commencé un peu lentement, mais on a prouvé beaucoup de choses en tant qu'équipe.»

Les Sénateurs n'ont cessé de surprendre les observateurs qui leur prédisaient une saison de misère. Mais ils ont pris un second souffle à compter du 30 décembre, au contraire des champions de la Coupe Stanley qui se cherchent. Depuis cette date, les Sénateurs ont une fiche de 19-10-4 alors que les Bruins présentent un dossier de 16-17-2.

«Nous aimerions grimper au classement, mais notre façon de jouer est encore plus cruciale, estime le capitaine Daniel Alfredsson. Nous allons tout faire pour finir sur une bonne note, mais nous allons attendre de voir à quel rang nous finissons. On ne peut pas faire autrement que de prendre les matchs un à la fois.»

Le Tricolore et les Sénateurs s'affrontent trois fois au cours des dix prochains jours. Une incongruité du calendrier qui pose un beau défi aux Sénateurs, affirme Jason Spezza.

«Nous étions dans la position du Canadien l'an dernier, et c'est difficile d'affronter un club qui joue pour sa fierté et pour démontrer à quel point il est déçu de sa saison», a expliqué Spezza, qui vient au quatrième rang des marqueurs de la LNH avec 29 buts et 73 points en 70 matchs.

Pour le premier de ces trois matchs, le Canadien enfilera son chandail blanc et laissera les couleurs aux Sénateurs même s'il s'agit d'un match au Centre Bell. Le geste vise à souligner le 20e anniversaire des Sénateurs dans la LNH.

Le jeune Ben Bishop, acquis des Blues de St-Louis à la date-limite des transactions, sera devant le filet pour les Sénateurs. Il s'agit pour lui d'un quatrième départ consécutif depuis son rappel de la Ligue américaine.

Compte tenu du fait qu'on lui a préféré Bishop ainsi que Robin Lehner depuis que le titulaire Craig Anderson s'est blessé, l'ancien du Canadien Alex Auld est en quelque sorte devenu le quatrième gardien des Sénateurs.