Max Pacioretty n'a plus le goût depuis longtemps de parler du coup de Zdeno Chara, mais il pourrait en avoir encore pour un certain temps.

C'est que l'attaquant de 23 ans est le joueur du Canadien mis en nomination pour le trophée Masterton, que l'Association des chroniqueurs de hockey d'Amérique remet chaque année au joueur de la LNH ayant le mieux démontré les qualités de persévérance, esprit sportif et dévouement au hockey.

Plusieurs chapitres à travers la ligue n'ont pas encore rendu leur choix public, mais il est permis de croire que Pacioretty sera l'un des plus sérieux prétendants à travers la LNH.

L'Américain n'aurait pu revenir plus en force après qu'une fracture du cou et une commotion cérébrale, suivant la mise en échec de Chara, eurent mis fin à sa saison 2010-11.

Sa carrière a dès lors été plongée dans l'incertitude. Or, sa capacité à pouvoir mettre l'incident derrière lui - non seulement au plan physique, mais surtout psychologique - ne pouvait passer sous silence.

Dans un désir de ne pas être défini comme une victime du capitaine des Bruins de Boston, Pacioretty a pris les bouchées doubles afin de revenir meilleur. Et c'est en regardant autour de lui qu'il a trouvé les ressources nécessaires.

Pacioretty a appris de son compagnon de trio Erik Cole, qui lui-même a déjà soigné des vertèbres fracturées. Cole l'a encouragé à mettre la peur de côté et s'est révélé un excellent modèle en ce qui a trait au style de jeu.

Il a appris de son ancien coéquipier Michael Cammalleri, qui lui a inculqué davantage une mentalité de marqueur. Résultat : le 8 mars dernier, un an jour pour jour après que Chara l'eut terrassé, Pacioretty est devenu le premier joueur du Canadien à atteindre le plateau des 30 buts depuis Alex Kovalev en 2007-08. Il est aussi le premier Américain à le faire dans l'histoire de l'équipe.

Finalement, Pacioretty a appris des leçons philanthropiques de Saku Koivu, qui était encore capitaine de l'équipe à son arrivée dans la LNH. Il y a quelques années, Koivu avait tracé la voie lorsque sa fondation a pu fournir à l'Hôpital général de Montréal son premier Tep-scan.

À son tour, Pacioretty a voulu redonner à la communauté par le biais d'une nouvelle fondation créée avec l'objectif d'amasser 3,5 millions nécessaires à l'achat d'une unité d'imagerie par résonance magnétique servant à traiter les traumatismes crâniens de l'Hôpital Général.

Bref, pour montrer de quelle persévérance il est capable, Max Pacioretty n'a pas manqué de sources d'inspirations.

C'est à son tour, aujourd'hui, d'en être une.