Il est beaucoup question du trophée Masterton ces jours-ci. C'était jeudi le premier «anniversaire» du coup de Zdeno Chara qui a mis fin à la saison 2010-2011 de Max Pacioretty. Une date marquée, un an plus tard, par son 30e but de la saison.

«Je ne connais pas grand-chose de ce trophée, mais puisqu'il s'agit d'un honneur à la grandeur de la ligue, je serais flatté d'être mis en nomination», a-t-il indiqué hier.

Qu'est-ce que le Masterton au juste?

C'est un trophée qui est remis par les 30 chapitres de l'Association des chroniqueurs de hockey d'Amérique. Le libellé officiel décrit le gagnant comme «le joueur qui exprime le mieux les qualités de persévérance, d'esprit sportif et de dévouement au hockey».

C'est une définition qui convient comme un gant à... David Desharnais.

«Davey a passé à travers un tas d'embûches pour arriver là où il est et il connaît une superbe saison, admet Josh Gorges. Max serait le premier à reconnaître qu'il n'aurait pas marqué 30 buts sans lui à ses côtés.»

Le trophée du retour

Au fil des ans, l'interprétation du Masterton a semblé bifurquer. Désormais, le trophée souligne la plupart du temps le retour de l'année.

«Depuis que je suis dans la ligue, il a toujours eu cette signification-là», souligne Erik Cole, qui est arrivé dans la LNH en 2001-2002, l'année où Saku Koivu en a été le lauréat.

«Vous avez un gars dont le chemin vers la LNH a été plus difficile que celui de plusieurs autres. Mais il n'est pas le seul à l'avoir fait. Je pense entre autres à Rich Peverley, un autre joueur non repêché qui est passé par la East Coast.

«Quand on se casse le cou, a ajouté Cole en parlant avec expérience, on passe à quelques centimètres d'une blessure qui va altérer le reste de notre vie...»

Le printemps dernier, Pacioretty avait reçu le feu vert pour reprendre l'entraînement si le Canadien atteignait la deuxième ronde des séries. Malgré la gravité apparente de la blessure, la convalescence avait été rapide.

Ce n'est donc pas autant au plan physique que psychologique que sa persévérance s'est exprimée.

«Lorsqu'on revient d'un truc du genre, il faut trouver le moyen de vaincre notre peur et de continuer de frapper, d'aller au filet, de se placer en position vulnérable, explique Cole.

«Moi-même je ne sais pas si je joue de la même manière qu'autrefois...»

Josh Gorges ne voit aucune hésitation dans le jeu de Pacioretty.

«Il est revenu plus gros, plus fort, et plus tenace sur la rondelle, dit-il. Ce qui lui est arrivé lui a fait gagner du respect pour le hockey, pour le travail et la préparation que cela demande. Et ça se reflète dans la qualité de ses performances.»

Une chose est certaine: avec deux joueurs de calibre «Masterton» sur la même unité, et un troisième qui est lui-même un exemple d'abnégation sur la patinoire, ce n'est pas surprenant que ce trio-là connaisse autant de succès.